Toutefois Yirrkala est notamment célèbre pour la pétition que les Yolngu adressèrent à la Chambre des députés en 1963.
Pour comprendre ce qui s'est passé, il faut se souvenir que l'Australie avait été déclarée Terra nullus à l'arrivée des Européens, fin du XVIIIème siècle.
Par conséquent, les Aborigènes n'existaient pas en tant que peuple ayant des droits et surtout droit de propriété sur des terres.
Les premiers changements de mentalité se sont probablement opérés dans l'île d'Elcho (au nord de Maningrinda) en 1957, lorsque les Anciens sortirent les objets sacrés et les déposèrent près de l'église.
L'acte était alors lourd de conséquences vis-à-vis des Européens (“As good as you”) mais aussi auprès de la communauté aborigène puisque les objets étaient alors livrés au regard de tous.
Ce mémorial de l'île d'Elcho eut un réel impact tant sur les Européens que sur les clans.
28 août 1963, suite à l'exploitation d'une mine de bauxite sur leurs terres, les Yolngu protestèrent et peignirent une pétition.
Le texte de la pétition de Yirrkala revendiquait les droits aux terres mais le plus important résidait dans les bordures peintes de motifs d'animaux en relation avec le site où la mine s'était installée.
La peinture devenait aussi importante que le texte. Elle correspondait pour une partie, aux motifs de la moitié Dua, et pour l'autre, à ceux de la moitié Yirritja.
Il s'agissait là, pour le première fois, d'une véritable déclaration de possession, d'une valeur “cadastrale”.
En ce sens, ce document est devenu mythique, symbole du mouvement de revendication aborigène.
Cf. Buku-Larrngay Mulka centre Yirrkala, 1999, Saltwater : Yirrkala Bark paintings of sea country et les reproductions des panneaux de l'église de Yirrkala.
Photos : National Archives of Australia, Canberra. (cliquer sur les photos pour une meilleure lisibilité)