Désir d'alliance, de Denis Pelsy (éd. Unicité)

Le désir d’alliance vient avant tout, semble-t-il. Avant les prémices, en tout cas, avant le commencement donc. Au point que je ne sais où est le commencement, si même il y en eut un. Quel est donc ce désir d’alliance ? Où se situe-t-il ? Que réunit-il ? Le ciel et la terre, le jour et la nuit, la vie et la mort, les saisons, de l’une à l’autre. Des mots assemblés du poète, en quelque sorte, qui ne sont ni seulement poème ni seulement poésie, mais les deux à la fois : mots mariés, un peu prophéties, un peu péripéties. L’initiale étant toujours la même lettre, par laquelle commence le nom du poète. C’est au point qu’on se demande si la deuxième partie du recueil n’aurait pas pu s’intituler « prémiges », dont le premier poème évoque « la plainte du vent / lorsque les ailes lui résistent ». Dans cette deuxième partie, la nature, pour immense qu’elle soit, n’apparaît que dans des graines, des instants, des pétales, le fil d’une araignée, un épi, des textes un peu plus courts, et l’alliance de plusieurs mains jointes.