Quatrième de Couverture
« J'avais peut-être repris forme humaine, mais je ne comprenais pas pourquoi on m'avait ramenée dans un monde sans soleil. »
2051. Quand Elikia rouvre les yeux, comprend qu'elle est vivante et qu'il fait toujours désespérément noir, la colère la submerge. Cependant, son sacrifice pour ramener le Jour n'a pas été tout à fait vain : Diarra, la deum capable d'inverser le cours des mondes, est de retour. La quête du soleil prend avec elle une ampleur inédite. Pour se montrer à la hauteur du combat qui s'annonce, Elikia devra explorer l'étendue de ses nouveaux pouvoirs... car le dragon en elle n'attend qu'une chose : sortir.
Mon avis
Quand Elikia revient à elle, plusieurs mois se sont écoulés. L’épreuve du réveil de Diarra ne l’a pas tuée mais l’a métamorphosée et Yander a tout fait pour la retrouver. Lorsqu’elle reprend forme humaine, Elikia replonge dans une lutte qu’elle pensait avoir achevée. En rejoignant l’Ordre diaphane, Diarra, Yander et Elikia espèrent trouver des alliés. Si l’arrivée de la Prêtresse est synonyme d’espoir, celle d’une marquée génère surtout de la méfiance. Lorsque trois missions doivent se jouer en même temps, Elikia décide de poursuivre son chemin sans ses compagnons pour découvrir qui elle est devenue.
Ce tome marque une grande évolution d’Elikia. Sa forme de dragon a profondément marqué son être et ses interrogations constantes autour des efforts qu’elle doit fournir pour se maîtriser l’épuisent. Sous sa forme de dragon, elle se sentait libre et apaisée parce qu’elle n’avait pas à lutter contre sa nature. Le tome est construit autour de cette métaphore qui met en scène la lutte et le lâcher-prise dans une danse effrénée. Elikia oscille entre ces deux choix qui ne sont finalement que l’effet miroir l’un de l’autre : lâcher-prise et enfin se sentir « libre » tout en étant soumise à sa nature nocturne ou lutter contre l’emprise de Guddi mais aussi contre elle-même pour conserver son libre-arbitre.
Le récit s’articule autour de l’action mais aussi de l’introspection et s’étale sur une longue durée de temps où les ellipses sont nombreuses : ce choix temporel aurait pu être frustrant mais il permet de rendre l’évolution d’Elikia réaliste. Elle s’apprend seule, découvre l’amitié avec Swodena, ainsi que la perte et découvre aussi une détermination toute nouvelle. Après une longue période à vivre en communauté dans une proximité constante, Elikia retrouve une vie où elle passe de plus en plus de temps seule, où elle prend le temps de vivre à son rythme, à s’écouter mais, surtout, à s’apprécier.
Les Flammes ivoire est un tome qui prend la forme d’un voyage initiatique, ce qui n’est possible que grâce à son choix de se séparer de Yander et Diarra. Lors du premier tome, Elikia était l’élève de Yander, puis Diarra lui a donné de nouvelles clés au début du deuxième tome et, enfin, elle est entrée dans sa propre quête en poursuivant son chemin. En étant livrée à elle-même c’est son apprentissage qu’elle poursuit en découvrant qui elle est.
Si Laura Nsafou nous apporte de nouveaux éléments sur son univers ainsi que sur les mystères de la disparition du Soleil, c’est surtout sur Elikia qu’elle nous éclaire et sur les difficultés de s’accepter avec nos différences. Ce deuxième tome est tout aussi plaisant que le premier et me conforte dans l’idée que Nos jours brûlés est mon coup de cœur de l’année 2022.
Les avis des Accros & Mordus de Lecture