Or donc :
« Bernard Crâne de Montgolfière, indique dans le Journal du Dimanche qu'il ne rencontrera pas le dalaï lama le 20 août, mais qu'il "espère" toutefois le rencontrer lors de sa visite en France qui s'achève le 23 août. "Le 20, je ne peux pas", dit Monseigneur Bernard, ajoutant que la visite du dalaï lama est une "visite privée. Sans flonflons, ni trompettes". Dans le JDD, Mgr Crâne de Montgolfière fait savoir qu'il a appelé le dalaï lama "cette semaine au téléphone" ( sans doute après quelques SMS infructueux ), ajoutant : "Je vois mon ami le dalaï lama à chaque fois qu'il vient en France" »
Naturellement la portée planétaire ( pour ne pas dire cosmique) de ce non-événement virtuel justifie les larges et multiples colonnes qui lui sont consacrées dans la sphère médiatique, et ce avec d’autant plus de scrupuleuse rigueur journalistique que l’événement, dans son hypothétique non concrétisation, se situe actuellement dans l’état quasi limbique de la non survenue putative annoncée d’une rencontre sans objet ( ni flonflons , ni trompettes ) qui cependant , étant souhaitée, demeure espérée, pour en quelque sorte perpétuer une mondanité coutumière et qui ne peut avoir d’autre fonction ni résultat concret que, précisément, celui « d’annonce » de cette rencontre qui ..etc …
Car enfin, même si ça n’était pas dans la grotte sacrée, Ségolène Soubirous , elle, elle l’a rencontré le pote de crâne de montgo , et même que ça l’a toute retournée, vu qu’avec ses lunettes et sa coupe ultra rafraichie, il ne ressemblait pas du tout à la sainte vierge, du moins telle qu’elle se l’imaginait, bien qu’au fond le résultat fut à peu près le même. Elle a même failli en pondre un nouveau néologisme de son cru : la karmitude , mais sans doute l’émotion ou le thé au beurre de yack rance, bref ... c’est pas sorti ( ça n'est que partie remise).
Alors, bien sur, on sait tous qu’à l’instar des autres repentis du PS, Bernard alias Sa Boursouflure est un spécialiste , un genre de pointure dans sa branche, et notamment , comme qui dirait un docteur ès Tibet et dalaï lama réunis, vu qu’il a lu ( et forcément révisé dernièrement) « Tintin au Tibet », bien noté (en cours de soutien avec attali et yade ) les bévues ( du Capitaine) à ne pas reproduire, et qu’il se gardera donc bien de souffler dans la grande trompette, comme il sait qu’il ne faut surtout pas donner du « grand mogol » au monsieur ratiboisé à lunettes, toge romaine et sourire bienveillant , fut-il dépourvu ( en toute simplicité) de son grand bonnet en vrille et de son aéropage ( Mathieu Ricard ayant, depuis ses premiers signes de sciatique, renoncé à porter seul le palanquin) , et pour tout dire : qu’il sait quand même faire la différence entre le mandarom et le pape des chortens ( toujours les passer à gauche !) .
Du coup on peut raisonnablement s’interroger sur l’impérieuse contingence qui prive (provisoirement ?) Sa Boursouflure du bénéfice d’une rencontre avec l’ ' « Océan de sagesse » auquel il a pourtant coutume de venir s’abreuver régulièrement.Eh bien la réponse est finalement assez décevante dans sa prosaïque simplicité : « C’est le boulot … » eh oui , le boulot : les cadences infernales du Quai d’Orsay … car voyez-vous , le 20 août , ça tombe mal, c’est pas possible, le carnet de rendez-vous est plein de ratures mais pas moyen de caser ce vieux pote de Tenzin Gyatso.
Malgré qu’il en ait Sa Boursouflure ne pourra pas prendre une chopine ( de thé au beurre de yack rance ) avec Sa Sainteté comme ils ont pourtant l’habitude le faire « Sans flonflons, ni trompettes » … depuis qu’il se connaissent .
Faut dire qu’en ce moment, pensum européen oblige, il rigole pas avec Bouffon : entre la cuisine chinoise ( comprennent rien à la fine diplomatie ceux-là !) et les salades russes à la sauce georgienne, pas moyen de se couler une petite semaine de vacances tranquilles . Sur qu’au Kossovo c’était peut-être pas le fort de Brégançon mais c’était plus coule.
Bon, abrégeons … pourquoi donc ce nième non évènement fumeux devrait-il retenir notre attention ? Eh bien précisément par ce qu’il in-carne un (possible) retour de la dialectique. Je le dis rapidement et je renvoie (les amateurs) pour plus de détails aux saines lectures sur la question, la négativité donc , par conséquent la dialectique, et en prime la production symbolique inhérente à tout ce qui peut faire sens.
Nous ne sommes pas en effet ici ( et paradoxalement) dans l’insignifiance coutumière des médias et de leurs personnages/marionnettes de sitcom pipolitique. Nous ne sommes pas dans le détournement, la distraction du réel ( fonction première de l’appareil idéologique qui rassemble tous ces cuistres et médiacrates). Car, quand , figurant inconsciemment mais clairement ( et compulsivement) le mouvement de l’esprit qui produit la positivité à partir de la négation du négatif ( la non survenue du non événement en tant que dépassement de l’absolue in-signifiance dans le sens absolument positif ) , quand donc notre nanar gouvernemental et ses hérauts stigmatisent l’action ministérielle ( posée par eux comme essentiellement positive ) en annonçant la probabilité d’impossibilité de sa réalisation en même temps que son caractère souhaitable mais inessentiel, ils assument et exposent bien malgré eux l’intégralité du processus dialectique de dépassement de leurs contradictions.Je laisse la conclusion au Capitaine, qui une fois encore parle d’or et trouve la meilleure réponse au problème( et au grand précieux)l.
Urbain