Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour qu’Olivier Faure, l’un des responsables du Parti socialiste, décide (avec l’aval des adhérents) d’imposer un moratoire concernant l’intergroupe de la NUPES signifiant la fin (provisoire ?) de l’accord originel entre LFI, le PS, le PC et les Ecologistes. Les récentes déclarations de certains élus de LFI (la France insoumise) étant la goutte de fiel qui a fait déborder le vase. En effet, si Mme Obono (députée) considère que le Hamas est « un groupe de résistance », il n’y a pas un responsable politique français d’un autre parti de gauche pour accréditer une affirmation aussi énorme et erronée. Dans la série « dis moi qui tu fréquentes je te dirai qui tu es » il devenait impossible pour un parti de gauche responsable comme le PS de faire comme si de rien n’était. Et donc de poursuivre une union qui n’en aurait plus eu qu’une façade…celle des faux semblants et de l’absence de confiance.
Olivier Faure était venu à Louviers soutenir Philippe Brun.©JCH
Est-ce à dire que le vent a tourné et qu’on va avoir à faire à un PS ragaillardi ? Ce serait aller bien vite en besogne et ignorer les affects des uns et des autres. Qu’importe, il sera plus facile aux socialistes de concourir aux Européennes sur leurs valeurs et derrière leur drapeau (ils sont à 8-10 % dans les sondages), les Mélenchonistes se trouvant esseulés eu égard à leurs positions ambigües sur la guerre en Ukraine et surtout leur soutien plus ou moins assumé aux terroristes palestiniens.
Le tragique samedi 7 octobre, s’il a eu et aura encore des conséquences mondiales, aura planté un coin dans une union de la gauche française en un moment décisif permettant enfin aux députés et sénateurs PS (hommes et femmes comme Philippe Brun ou Laurence Rossignol) d’avancer et de repartir à la conquête d’un électorat qui comprenait de moins en moins des alliances en forme d’alliages incompatibles. Sur des points concrets la gauche dans son ensemble pourra unir ses voix mais la décision récente, je le répète, valide les analyses et positions de Nicolas Mayer-Rossignol, Carole Delga, Anne Hidalgo voire Manuel Valls, auteur de la fameuse théorie des gauches irréconciliables. Les faits lui donnent raison. Le plus grave : si au second tour d’une élection un candidat frontiste est en lice avec un candidat LFI, il nous faudra y regarder à deux fois. Et se pincer le nez.