Miseducation tente de mettre en boite dans six épisodes seulement tout un tas de thématiques liées à la vie universitaire sud-africaine. Si sur le papier cela peut être intéressant, la série a du mal à en faire quelque chose de mémorable. Disons qu'il y a tellement de choses que la série finit par perdre complètement son spectateur. Il y a tout un tas d'éléments auxquels font face les étudiants sud-africains : les inégalités sociales, les restes du colonialisme et les controverses qui y sont liées, les protestations du mouvement #FeesMustFall sur les prix de l'université, les relations, et j'en passe. Tout cela lié aussi à un brin de politique qui vient s'intégrer dans le récit mais ne percute jamais le spectateur. Miseducation tente de raconter tellement de choses sans prendre le temps de quoi que ce soit et le résultat est décevant. Cela perd rapidement de son efficacité car le scénario ne peut pas donner autant de place qu'il le veut à tout ce qui nous est proposé (alors que le buffet est en soi intéressant).
Afin de regagner en popularité après une humiliation publique, une influenceuse en herbe s'inscrit dans la seule université qui a accepté de la prendre.
L'histoire s'intéresse à un scandale alors que la chute d'un politicien corrompu va entrer sa fille Mbali au milieu de tout ça. Mbali est une influenceuse et elle va finir par devoir quitter Instagram afin de vivre une toute nouvelle vie dans une nouvelle université. Enfin, la seule université qui a bien voulu la prendre. Elle devient alors amie avec Jay, un indien gay qui a des rêves professionnels ambitieux et la soeur de Sivu (celui qu'elle convoite), Natalie. De prime à bord on pourrait se dire que Miseducation va être une série amusante avec un vrai humour sarcastique sur toutes les thématiques qu'elle engage. Pour autant, étant donné qu'elle veut parler de tout la série ne sait pas du tout ce qu'elle veut faire. Les thématiques sont plus proches des sud-africains que du reste du monde et ce n'est pas simple de toucher tout le monde quand la série ne prend pas le temps de nous expliquer ces sujets.
Mbali est alors trimbalée de scènes en scènes, de thématiques en thématiques, ce qui empêche aussi de s'investir pleinement dans le destin du personnage. Miseducation ne prend pas le temps au début de nous installer les personnages et notamment l'héroïne. On nous balance tout en pleine figure en espérant que l'on reste pour l'ambiance de la série et ses petites histoires. J'ai eu l'impression de voir tout ce qui se passe aux infos en avance rapide avec ces six épisodes. Miseducation aurait eu grand besoin d'un bol d'air afin de se reposer et ainsi développer un peu mieux ses personnages. Peut-être que tout a été introduit dans cette saison car les créateurs ne croyaient pas au renouvellement de la série (étant donné que Netflix a tendance à annuler des tas de séries après 1 saison). Les personnages n'ont pas suffisamment de bons dialogues pour marquer les esprits alors que le casting est plutôt sympathique quand Miseducation a le temps de montrer un peu plus leur talent.
Note : 4.5/10. En bref, un pot-pourri de tous les problèmes que connaissent les étudiants sud-africains. Dommage que Miseducation ne prenne jamais le temps de développer ces problèmes un à un en plus de ses personnages car elle égare rapidement ses téléspectateurs.
Disponible sur Netflix