Dark Harvest // De David Slade. Avec Casey Likes, Emyri Crutchfield et Dustin Ceithamer.
J'ai un amour profond pour ce que David Slade a pu faire aux débuts de sa carrière dans les long-métrages. Hard Candy (2005) était brûlant mais fascinant et 30 Jours de Nuit (2007) était un film d'horreur étonnamment réussi. Avec ce film de créature old-school, David Slade revient à quelque chose qu'il maîtrise parfaitement. Je ne m'attendais pas à grand chose en lançant ce film si ce n'est espérer être effrayé. Dark Harvest s'installe intelligemment et évite les pièges répétitifs des slashers de ces dernières années. Au début, on peut croire que la créature Sawtooth Jack est le seul élément mais plus le film avance et plus celui-ci nous réserve son lot de twists. Bien que Dark Harvest prenne parfois son temps, c'est clairement fait dans le sens des personnages afin que l'on s'attache à eux et à l'aventure que l'on a sous nos yeux. Dark Harvest a une vraie mythologie qui se développe au fur et à mesure autour de cette petite ville de consanguins. Visuellement il y a des idées et la façon de révéler petit à petit le monstre est intéressante. Rien n'est fait au hasard et tout est intelligemment amené.
La nuit d'Halloween de 1963, dans une petite ville rurale. Comme chaque année, à la même période, October Boy (ou Ol' Hacksaw Face ou encore Sawtooth Jack) quitte son champ de maïs, un couteau de boucher à la main et se dirige vers la ville. Des groupes d'adolescents l'attendent afin d'affronter le croque-mitaine, parmi eux, l'ambitieux et intrépide Pete McCormick.
Les effets spéciaux sont soignés car justement Dark Harvest est assez malin pour ne pas plâtrer le film d'effets. Le but est de se concentrer sur les personnages, la course et la quête de réponses. David Slade qui, depuis Twilight 3, n'a presque réalisé que des épisodes de séries, démontre qu'il a un certain talent pour le genre horrifique. Dark Harvest n'est pas le film le plus original mais il reprend avec soin une tendance de films d'horreur des années 80 et 90 (Children of the Corn, Jeepers Creepers) tout en l'association à des éléments plus modernes (Hunger Games, American Nightmare). Je trouve l'assemblage assez bien ficelé même si la fin manque un peu de réponses à mon goût. Dark Harvest reprend dans son visuel un côté un peu comics qui colle bien avec l'oeuvre dont est originaire l'histoire. C'est tordu à souhait et ça s'amuse. On sent que le casting se fait plaisir et que David Slade aime ce qu'il vient nous proposer.
Dark Harvest ressemble parfois aussi à ces épisodes horrifiques des Contes de la Crypte avec quelque chose d'un brin plus travaillé. Les personnages ont le temps d'éclore même si cela reste parfois assez caricatural. Cela fait plaisir de voir une histoire d'horreur qui change de ce que l'on a habituellement (les films de possession, les slashers classiques répétitifs, les zombies, les vampires). Malgré toutes ses imperfections, Dark Harvest fonctionne assez bien pour apporter aux spectateurs le divertissement attendu.
Note : 7/10. En bref, un film plus qu'honorable qui parvient à mélanger des influences. David Slade revient clairement à ce qu'il sait faire de mieux.
Disponible sur Amazon Prime Video