"Nous lui avions décerné la citoyenneté d'honneur en signe de gratitude parce qu'il le méritait vraiment", confie Alberto Giovannnetti, maire de Pietrasanta avant la cérémonie. Et il ajoute "Il a toujours aimé Pietrasanta et Pietrasanta savait aussi comment l'accueillir et lui ouvrir ses portes". Pietrasanta est une petite ville de Toscane de quelque 25.000 habitants, dans la province de Lucqes, à une trentaine de km de Pise, on l’a surnommée "la petite Athènes" à cause de ses carrières de marbre, ses fonderies et ses sculpteurs. Fernando Botero y vivait et y travaillait depuis longtemps avec son épouse. Ce qui ne l'empêchait pas de partager son temps entre Monaco, New York et Medellín. Son ami Adolfo Agolini, propriétaire de la fonderie Mariani dit l'avoir rencontré "début 1976". '"Il est arrivé avec Sophia Vari (...) Nous avons commencé à collaborer, et cette collaboration a duré jusqu'à aujourd'hui". Fernando Botero avait choisi Pietrasanta pour dernière demeure. Ses trois enfants, Fernando, Lina et Juan Carlos sont présents et sa fille a déclaré "Ce pays a été toujours très important pour mon père (...) Nous sommes très heureux qu'il ait choisi Pietrasanta comme sa dernière demeure terrestre". "Il a travaillé ici pendant plus de 40 ans, il a réalisé ses sculptures ici grâce au travail des fonderies, aux ateliers de marbre avec lesquels il a travaillé ainsi qu'avec les artisans, dont il admirait le talent et qu'il respectait".
La cathédrale Saint-Martin de Pietrasanta était pleine car les habitants ayaient tenu à rendre un dernier hommage à cet artiste qui avait contribué à la renommée de leur ville. On a pu entendre les discours du maire, de Ligia Margarita Quessep Bitar ambassadeur de Colombie en Italie et des amis les plus chers de la famille Botero. À l’issue de la cérémonie, les cendres de l'artiste, auteur de 300 sculptures et 3.000 peintures, ont été enterrées dans la section du cimetière réservée aux citoyens illustres. Elles avaient été exposées à partir du jeudi 5 octobre dans l'église de la Miséricorde pour un hommage public.
Auparavant, les restes de Fernando Botero avaient été transférés en Colombie à bord du vol 436 d’Air France, en provenance de Paris. Et durant une huitaine de jours de nombreux hommages lui furent rendus, tant à Bogotá la capitale, qu’à Medellín la ville où il vit le jour le 19 avril 1932 et où fut décrétée une semaine de deuil. Les cérémonies ont commencé le 21 septembre à Bogotá, à la Chapelle ardente du Congrès, au Musée Botero, à la Cathédrale où la cérémonie était présidée par Mgr Luis José Rueda Aparicio, archevêque de Bogotá, avec le concours du choeur national et de l’orchestre symphonique national de Colombie. Puis à la Cathédrale de Medellín le 28 septembre étaient présents la famille de Botero, le président de la République, Gustavo Petro, les membres du gouvernement, les sénateurs et le corps diplomatique. C'est dans cette ville qu'eut lieu la crémation.
Fernando Botero a aussi été un grand mécène, il a fait des donations estimées à plus de 200 millions de dollars. Il a souhaité que ses œuvres soient accessibles au grand public, et pour ce faire il a donné aux musées de Bogotá et de Medellín de nombreuses œuvres, mais aussi des dizaines de tableaux de sa collection privée, Picasso, Monet, Renoir, Miró entre autres. L’ex-président et prix Nobel de la Paix 2016 Juan Manuel Santos a célébré sa mémoire "Nous regrettons profondément le départ de Fernando Botero, l'un des plus grands artistes de Colombie et du monde. Il a toujours été généreux envers son pays, un grand ami et un bâtisseur de paix passionné", L’ancien président Alvaro Uribe a précisé "Un grand homme nous a quittés, il a donné un grand nom au pays, il a exalté la culture. Merci Maestro Botero".
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