Jusqu’au 28 janvier 2024, l’Hostellerie, centre d’art singulier dans le parc de la Chartreuse, accueille deux artistes, le peintre espagnol Pepe Donate et le sculpteur régional Belin, avec « La llamada de la tierra » et « l’appel de la terre ». Du mercredi au dimanche compris 14-17h30.
Pepe Donate:
J’ai eu l’ impression de voir des personnages jaillir de la terre. Ils en avaient encore la couleur et même la consistance apparente. Il se pressaient devant le pinceau du peintre, comme devant l’œil d’une caméra. Ils « posaient » un instant devant nous. Leurs petits yeux écarquillés nous captaient. Leurs bras atrophiés nous saluaient. Mais, ils allaient disparaître, non? S’enfouir à nouveau dans cette terre dont ils semblaient issus? Des êtres éphémères? Ils avaient de belles gueules cassées. Je me demandais si j’allais les revoir. (Peut-être dans les rues de la ville, tout à l’heure…).
Quelques animaux ou monstres improbables, aussi, passaient en bondissant. Parfois, donnant un coup de frein, s’arrêtant le temps d’un éclair devant nous. Ils nous observaient, vite fait! Peureux? Moqueurs? Curieux?
Pepe Donate crée des vies en peinture. Comme s’il malaxait une matière. Genre argile, glaise, métal fondu, sable gris… Un pâte dont il aurait le secret. Ce sont des vies esquissées, à peine finies, un peu brouillonnes. Mais des vies en mouvement. Des individus tous différents, des groupes qui s’agglutinent, qui cherchent, qui nous guettent. Ils occupent tout l’espace de leur cadre de châssis, impatients d’en sortir pour aller voir ailleurs si le monde est meilleur.
Belin:
Touchée par le travail de Pepe Donate, j’ai moins senti d’atomes crochus avec le sculpteur Belin. J’ai parcouru malgré tout sa collection de mini vaches qu’il place dans toutes les situations possibles et imaginables (y compris des petits miroirs ronds comme des pois, ceux de l’artiste Yayoi Kusama qu’il admire!).
Un travail d’artiste à message évident: les pauvres ruminants souffrent de la bêtise humaine. Belin soigne la mise en scène et les pièces présentées. Et le contraste est intéressant avec le sujet. Il joue aussi avec les mots et les expressions, avec les dimensions et échelles. Souvent bien vu! Il recycle des tas d’appareils ou ustensiles pour y loger ses troupeaux!
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