Rosigny Zoo, de Chloé Wary (éd. FBLB)

Cette bande dessinée n’est pas un conte. Rosigny existe. Il y a en effet des villes où les politiques croient pouvoir tout décider sans jamais rendre compte de ce qu’ils font, de détruire sans autre raison que de détruire ce qui avait été fait avant eux et pour je ne sais quelle vengeance stérile, stupide, n’ayant que mépris pour les autres. Et voilà qu’une jeune se souvient que quelqu’un a démoli le lieu où elle pouvait s’exprimer, apprendre, créer. Un lieu où plusieurs générations étaient venues se distraire, rencontrer, s’exprimer, découvrir. Là où les machines, les bulldozers ont écrasé les murs que l’élu jugeait dangereux, alors que c’était lui le danger, les gens ont maintenu vivante leur volonté d’être ensemble qui, pour une bonne partie d’entre eux, passait par la danse. Contre l’édile qui envoie la police, contre celles et ceux qui ont été séduit.e.s par des promesses intenables, par l’annonce d’une société tournée vers les « olympiades 2K24 », par un discours ronflant de mots détournés comme « ville bâtisseuse d’avenir en commun » quand ce sont des intérêts privés qui mènent ces projets. Mais « la ville peut bien coloniser chaque centimètre carré, ça n’empêchera pas les gens de faire vivre des zones qu’ils se choisissent eux-mêmes ». Même si la police débranche… On peut encore agir, c’est l’esprit « Coeur 2 cité ».