Le manoir des glaces (Arvtagaren)
Auteur : Camilla Sten
Traduit du suédois par Anna Postel
Éditions : Seuil (13 Octobre 2023)
ISBN : 978-2021515367
418 pages
Quatrième de couverture
Eleanor n'aurait jamais imaginé assister au meurtre de sa cruelle mais bien-aimée grand-mère Vivianne. Sur le seuil de l'appartement, elle croise le tueur. Mais atteinte d'une maladie rare, la prosopagnosie, elle ne peut reconnaître les visages. En état de choc, elle apprend de surcroît que Vivianne lui a légué un manoir isolé dans la forêt suédoise dont elle n'avait jamais entendu parler. Accompagnée de sa tante Veronika, de son compagnon Sebastian et d'un avocat un peu étrange, Eleanor se rend, angoissée, dans ce lieu inconnu. Le manoir dévoile peu à peu ses secrets et semble avoir été le témoin d'un passé terrible. Que cachait Vivianne ? Pourquoi n'avoir jamais mentionné l'existence de cette bâtisse ?
Mon avis
Eleanor souffre de prosopagnosie, elle ne peut pas reconnaître les visages. Elle doit donc mettre en place des « compensations » pour repérer les personnes qu’elle rencontre. Il faut donc éviter de changer de coiffure, de lunettes puisque ce sont des détails comme ça qui l’aident.
Elle a été recueillie par sa grand-mère au décès de ses parents. Les relations n’étant pas toujours simples, elles vivent maintenant chacune de leur côté. Sa Mamie lui téléphone sans arrêt et elle est assez envahissante. Toutes les fins de semaine, Eleanor vient malgré tout, manger chez elle. Ce jour-là, en arrivant elle croise quelqu’un qui sort de l’appartement et trouve son aïeule blessée à mort. Elle ne peut pas décrire l’assassin en raison de son handicap….
Quelque temps après elle se rend avec sa tante, son fiancé et un avocat mandaté pour évaluer les biens dans un manoir dont elle a hérité. Elle ne connaissait pas l’existence de cette propriété…. Une fois sur place, l’atmosphère est rapidement plombante. Il fait froid, il neige, des faits étranges semblent survenir sans qu’on sache si c’est la réalité ou si Eleanor est un peu parano.
Le récit alterne le passé (dans les années 60) avec des personnages dont on ne sait pas immédiatement qui ils sont et leur lien avec la période actuelle, et le présent avec la vie dans le manoir où les relations sont tendues et l’ambiance électrique.
Les ramifications de cette intrigue sont assez complexes (je n’ai pas dit compliquées). L’auteur a soigneusement réfléchi à la mise en place des différents éléments et des indices distillés petit à petit pour maintenir un suspense fort. C’est le cas mais j’ai ressenti une espèce de lourdeur dans le texte. Je me suis demandée si cela était dû à la traduction (merci à Anna Postel) ou à l’écriture elle-même.
Je ne me suis pas ennuyée avec cette lecture mais elle a manqué de rythme pour me convaincre totalement. Bien sûr, il y a des rebondissements, mais ça ne suffit pas. Non pas que notre intérêt s’étiole, mais c’est peut-être ce que j’appellerai un manque de souffle.
Il n’en reste pas moins que je voulais comprendre qui était derrière les mensonges, les manipulations, les non-dits, et surtout pourquoi tous ces mystères dans cette famille. Il faut reconnaître qu’il fallait y penser ! Je ne me pose pas la question de la crédibilité car on voit de tout et peu importe si c’est possible ou pas.
Globalement, un recueil qui m’a intéressée mais pas captivée.