J’ai été ravie qu’on me propose ce titre lors d’une opération Masse critique spéciale de chez Babélio. Je reçois très rarement des titres de chez Actes Sud en service de presse et je sentais confusément que cette lecture serait belle. Et j’ai eu raison… Casablanca Cirucus raconte l’histoire de May et Chérif, un couple moderne et parisien, décidés à retourner chez eux à Casablanca pour renouer avec leurs racines. May est enceinte de leur deuxième enfant, une fille. Chérif est architecte et en charge du relogement des habitants du bidonville de Casablanca, qui donne sur la mer et le phare. May, historienne de formation, entreprend de recueillir les témoignages des habitants du Karyane d’El Bahriyine et s’attache. Les points de vue différents du couple sur le relogement des habitants de cette partie de la ville, promise à de grands enjeux financiers, finissent par diviser les futurs parents… Le récit alterne entre les pages du journal que tient May, les mots qu’elle adresse à Selma, sa fille à venir, et le fil de l’histoire qui se déroule. Je n’ai pas du tout été déstabilisée par cette structure, bien au contraire. Elle permet d’être au coeur de la sensibilité de May, de l’histoire de son couple qui se dégrade, tandis qu’elle s’attache de plus en plus aux habitants du bidonville et finalement à rester elle-même, forte de ses convictions. Ce roman est très beau. Il permet une incursion dans une Casablanca réaliste, disparate, où il est bien compliqué d’échapper aux règles non écrites, à sa famille, mais où la vie bruisse aussi. J’ai refermé ce livre avec des couleurs plein la tête et le sentiment d’avoir voyagé un peu.
Editions Actes Sud – 23 août 2023
J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…
Un livre reçu dans le cadre d’une opération Masse critique spéciale de Babélio : un livre offert en échange d’une critique.
Une autre lecture chez… Mémo Emoi