Au cœur de la cour d’Espagne, le marquis Don Salluste fomente une vengeance. Après avoir été disgracié par la Reine, Il sollicite le concours de son cousin, le comte Don César, qui refuse de lui venir en aide. Il ordonne alors à son laquais, Ruy Blas, un jeune rebelle issu du peuple, d'usurper l'identité de Don César et de séduire la Reine.
Mais cela est sans compter sur la sensibilité et l'intégrité de Ruy Blas, qui tombe réellement amoureux de la Reine et obtient ses faveurs jusqu'à devenir son Premier Ministre. Il n'hésite pas à s'attaquer aux membres corrompus de la cour, en demeurant fidèle à ses convictions et en faisant passer le salut du peuple avant tout, au risque de s'attirer les foudres de ses adversaires politiques.
Retour à une pièce classique, ses vers d’alexandrins et ses 2h30 réglementaires.
Oui l’exigence est là mais à force d’entendre tout cet encensement sur monstre du théâtre, il y a l’envie de voir ce qu’il y a derrière : comment transmettre cet art, comment s’adapter aux évolutions de mises en scène ?
En effet, il y a des choix de mise en scène autant intéressants : par exemple, le fait de réunir d’autres formes d‘art au théâtre, notamment la danse contemporaine lors des transitions.
Ou encore les arts du cirque où les fidèles corrompus de la cour sont représentés qu’avec des masques (quasiment de clown).
Certains demeurent à questionner, le principal demeure d’orientaliser l’Espagne. Jacques Weber, aussi dans le rôle de metteur en scène, a choisi des bandes son dont on n’arrive pas à comprendre le but.
Sur une scène épurée, les signes qui font écho à ce pays sont une robe rouge et trois ménines plutôt caricaturées.
Kad Merad apporte une touche comique à la pièce et incarne un Don Cesar oisif. Et c’est à prendre au vu d’un texte qui mêle certes échanges de rôles et de positions mais surtout emprise et manipulation qui peuvent mener au pire.
Basile Larie, qui campe Ruy Blas, peine à se dépêtrer de son partenaire de jeu au début pour finalement offrir une belle performance. On retrouve aussi l’excellente Stéphanie Caillard en Reine d’Espagne, qui peine à s’affirmer.
Il faut reconnaître que l’ombre de Don Sallustre, pourtant présent qu’au début et à la fin de la pièce, pèse sur le reste de la troupe ; certains arrivent à se distinguer comme Jean-Paul Muel en prétendant très comique de la Reine mais cela est dur…
A la fin, Ruy Blas et ses comparses tentent tous d’échapper à un destin tragique : personnellement, c’est un pari réussi à moitié… Sans plus…
Crédits photos : Bernard Richebé
Ruy Blas de Victor Hugo
Mise en scène par Jacques Weber
au Théâtre Marigny (Paris)
jusqu'au 29 décembre 2023
Jade SAUVANET