Les Gardiens de la Force Spatiale sont confrontés à une interdiction temporaire d’utiliser des outils d’intelligence artificielle générative et des grands modèles de langage (LLM) à des fins officielles.
Cette décision, rapportée pour la première fois par Bloomberga été annoncé dans une note du 29 septembre de Lisa Costa, directrice de la technologie et de l’innovation de la Force spatiale.
Selon le mémo obtenu par Air & Space Forces Magazine, il est interdit aux Gardiens d’utiliser les données gouvernementales dans des solutions d’IA générative à moins qu’ils ne reçoivent l’approbation officielle.
IBM décrit l’IA générative comme des programmes « capables de générer du texte, des images et d’autres contenus de haute qualité en fonction des données sur lesquelles ils ont été formés » – des plateformes telles que ChatGPT d’OpenAI et Ask Sage, un modèle conçu pour le travail gouvernemental par le ministère de l’Air. Nicolas M. Chaillan, ancien directeur logiciel de Force.
Dans une interview avec Air & Space Forces Magazine, Chaillan s’est opposé à la décision de la Space Force, citant des inquiétudes quant à l’efficacité de l’interdiction d’une technologie ou d’une plate-forme entière et aux risques potentiels liés à l’accès du personnel à ces plates-formes sur leurs appareils personnels.
« Lorsqu’il est interdit aux gens d’utiliser les équipements gouvernementaux et qu’il vous est interdit d’utiliser votre appareil (pour accéder à ces plateformes), cela va pousser les gens à utiliser leur appareil personnel. Les gens ont créé des comptes personnels sur la plateforme, ce qui crée plus de risques. Tout ce que vous faites lorsque vous faites des choses comme celle-ci, c’est créer davantage de shadow IT et davantage de cyber-risques », a déclaré Chaillan.
Selon Chaillan, Ask Sage a été développé sur des cloud gouvernementaux et construit pour répondre à toutes les conditions préalables en matière de cybersécurité. Il a déclaré qu’au cours des six derniers mois, environ 500 Gardiens ont utilisé la plateforme, sans qu’aucun incident de sécurité n’ait été signalé. Il a également déclaré qu’il y avait actuellement 10 000 utilisateurs de Ask Sage dans l’ensemble du ministère de la Défense.
Un porte-parole du Pentagone a déclaré qu’il n’était pas en mesure de vérifier le nombre exact d’utilisateurs de Ask Sage, mais dans un communiqué, il a fait écho à bon nombre des mêmes préoccupations évoquées par Costa dans son mémo.
“Les LLM sont très prometteurs pour aider le personnel du DOD à accomplir une grande variété de tâches, mais nous devons garantir que les données sensibles du DOD sont protégées lors de l’utilisation de telles plates-formes”, a déclaré le porte-parole par courrier électronique. « Des préoccupations légitimes ont également été exprimées quant à la traçabilité et à la validité des réponses fournies par les LLM. »
La porte-parole de la Force spatiale, le major Tanya Downsworth, a déclaré à Air & Space Forces Magazine que la note de Costa institue une « pause stratégique temporaire pour évaluer la meilleure voie à suivre pour aligner cette capacité dans la mission USSF qui protège les données de notre service et des Gardiens ».
Elle a ajouté que le service examinera les méthodes de gestion des risques et encouragera les programmes pilotes à collecter des données pour éclairer les décisions.
Chaillan, cependant, a fait valoir que tout retard face à une technologie en évolution aussi rapide signifierait le risque de perdre du terrain face à des pays comme la Chine. Pékin a exprimé son aspiration à prendre les devants en exploitant la puissance de l’intelligence artificielle générative dans un large éventail d’applications militaires pour remodeler l’avenir de la guerre.
Lorsque ChatGPT a gagné en popularité pour la première fois plus tôt cette année, responsables de la défense jusqu’au secrétaire de l’Air Force, Frank Kendall a suggéré que la technologie pourrait avoir une myriade d’utilisationsde l’acquisition à la planification de la mission.
Mais la décision de la Space Force tempère une partie de cet enthousiasme. Pour sa part, Chaillan a suggéré la possibilité pour le DOD d’envisager le développement de sa propre technologie utilisant l’IA générative et le LLM.
“(Cela) me fait me demander s’ils envisagent de construire leurs propres projets, ce qui représentera une dépense massive pour les contribuables”, a-t-il déclaré. Chaillan a quitté son poste dans l’Air Force en 2021citant le manque de financement pour les technologies cruciales dans le commandement et le contrôle conjoints dans tous les domaines (JADC2) comme le point de basculement de sa démission.
Jusqu’à présent, il n’y a eu aucune discussion publique de la part des responsables du Pentagone sur la création de leur propre modèle GenAI/LLM. Cependant, en août, le DOD a annoncé la création d’un Groupe de travail Lima, dirigé par le bureau en chef de l’intelligence numérique et artificielle du DOD. Ce groupe de travail se consacre à faire progresser la sécurité nationale grâce à GenAI dans divers domaines de la défense.
La note de Costa a souligné la participation de son bureau au groupe de travail Lima, avec un objectif commun « d’utiliser de manière responsable et stratégique les capacités de GenAI et des LLM ».
Costa a également exprimé sa confiance dans l’utilité à long terme de la technologie, écrivant que la génération AI « révolutionnera sans aucun doute notre main-d’œuvre et améliorera la capacité des Gardiens à fonctionner rapidement ».
Concernant la durée de l’interdiction, Downsworth a déclaré que le CTIO avait l’intention d’accélérer la formulation et la publication de directives spécifiques de l’USSF, éventuellement dans les 30 jours suivant la publication de la note.
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