Aujourd’hui, sinistre vendredi 13, Hubert Reeves a rejoint les étoiles qu’il avait tant côtoyées. Un tout grand scientifique, un immense pédagogue. Ce billet lui rend hommage.
En 1995, il avait publié avec Joël De Rosnay, Yves Coppens et l’appui de Dominique Simonnet un petit livre extraordinaire : La plus belle histoire du monde.
Je n’ai découvert ce petit bijou qu’en 2003, cadeau d’un ami pour mes 50 ans. La lecture de cet ouvrage m’a profondément marqué : comment des choses si compliquées pouvaient-elles être expliquées si simplement ? Alors, j’ai décidé d’en faire une chanson, pour laquelle je n’ai pas fait grand-chose.
Je me suis contenté de reprendre quasi textuellement les introductions de chaque chapitre, avec quelques adaptations pour que cela colle à la musique.
Quels poètes ! Ces grands scientifiques racontent à mots simples l'histoire de l'Univers, de la Terre et de l'Homme, avec un optimisme incroyable de savants qui connaissent tous les maux de notre monde, mais qui gardent confiance.
Deux guitares d'accompagnement : l'Univers et la Terre, une en solo : l'Homme !
De molécule en molécule
Tout s’entrechoque tout se bouscule
L’univers dans la vie bascule
La scène est blanche infinie
Une clarté de frénésie
Un univers en incandescence
Dans un chaos sans nom ni sens
Des particules entrent en scène
Dans un désordre indescriptible
Résultats de leurs accouplements
Des atomes au cœur d’astres brûlants
Tentent des liaisons explosives
Et dans le désert spatial
Des molécules en ronde sidérale
Créent dans une banlieue galaxiale
Une planète singulière
Ni trop près ni beaucoup trop loin
D’un astre ô combien opportun
La Terre s’isole derrière son voile
Et prend le relais des étoiles
Pour faire évoluer la matière
Il pleut sur toute la planète
De subtiles molécules
Qui s’agencent dans les lagunes
Et inventent des gouttes de vie
Les cellules longtemps solitaires
Se retrouvent soudain solidaires
Les espèces naissent, meurent, varient
La vie croît et se multiplie
Des petits singes malins naissent
Dans un monde composé de fleurs
Pour résister à la sécheresse
Leurs descendants se redressent
Et découvrent un nouvel univers
Pas encore hommes, plus vraiment singes
Mais debouts sur leurs deux pattes arrières
Ils mangent des escargots
Le vieux monde meurt, un autre naît
Dominé par un curieux bipède
Qui conquiert la planète
Il invente l’amour, l’art, la guerre
Et s’interroge sur ses origines
François-Marie GERARD - FMG © 2004