Je fuis la ville, et temples, et tous lieux
Esquels, prenant plaisir à t'ouïr plaindre,
Tu pus, et non sans force, me contraindre
De te donner ce qu'estimais le mieux.
Masques, tournois, jeux me sont ennuyeux,
Et rien sans toi de beau ne me puis peindre;
Tant que, tâchant à ce désir étreindre,
Et un nouvel objet faire à mes yeux,
Et des pensers amoureux me distraire,
Des bois épais suis le plus solitiare.
Mais j'aperçois, ayant erré maint tour,
Que si je veux de toi ëtre délivre,
Il me convient hors de moi-mëme vivre;
Ou fais encor que loin sois en séjour.
Louise Labé
Partager cet article Repost0 &version; Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous : Vous aimerez aussi : Tu m'as dit Rêverie Tout semble libéré Sonnet 43Poètes d'hier
« Article précédent