Qui est-elle, cette femme au « visage caramel » ? Vivant à Bordeaux, née au Bénin non pas au hasard d’une destinée mais arrière-petite-fille, petite-fille et fille « d’infinis paysages humains », de mondes étrangers qui s’accouplent, de la Charente à la cour d’Abomey. Le métissage ne fait pas d’elle une « moitié, moitié ». Elle n’est « que trait d’union ». Parmi tous les « on-dit » qui veulent l’assigner, « repeindre / les arcs-en-ciel / en noir et blanc », elle répond par « dissonuances », parce que sa langue est riche de mots béninois, français, cap verdiens. Sa carte d’identité ne la définit pas, elle qui est « nid d’ici née ailleurs », et, comme elle, d’autres ne veulent pas vivre « à demi ». Ses poèmes ne revendiquent pas, ne font pas slogan. Elle est « au confluent », là où les eaux et les cultures se réunissent pour aller plus loin.