Contributions : Combattre et proposer, Ségolène Royal (2/ ?)

Publié le 19 août 2008 par Cc

Il faut d’abord que je tente de faire abstraction du style de Ségolène, pour pouvoir lire sérieusement sa contribution. C’est en fait le problème majeur que j’ai avec Ségolène : son style. Dans cette contribution, on l’entend parler et ça me dérange.

Je peux tenter d’analyser ce style de manière littéraire : c’est un style peu naturel, un peu guindé (utilisation d’un vocabulaire daté ou connoté : « sape », « exsangue », « modernité branchée », « bafoué »… un style qui se veut parlé, et qui est hypocoristique, dans le sens où il multiplie les marques d’oral à l’écrit dans une intention affectueuse. (« Chers camarades », « « Où êtes-vous ? » nous crie-t-elle », « non, nous militants socialistes nous n’acceptons pas cela », « chaque année, […] oui, chaque année »…), les répétitions accentuent cette impression : elle prend son lecteur pour ce qu’il n’est pas. A-t-elle besoin de répéter, d’asséner, à l’écrit, de souligner, d’énumérer ? Il me semble qu’elle s’adresse à des gens avertis et intelligent.

Je sais déjà qu’on va me dire que ce n’est pas le plus important, que c’est une histoire de forme et non de fond. Mais je suis convaincue que c’est ce qui a fait la différence, en 2007.

Vous savez, c’est un peu comme ces restaurants, sur la côte : le long de la plage, vous avez 15 restos qui se ressemblent tous. Ils proposent tous des fruits de mer et des soupes de poissons. Il y a deux types de stratégie : celle qui mise sur le tape à l’œil, avec une belle terrasse design, aux couleurs tendances. A côté de ça, on fait des économies sur le personnel en cuisine, les serveurs sont engagés au jour le jour et les clients, s’ils se font prendre une fois, ne sont pas satisfait par la bouffe, ni par le service, ne reviennent pas.

La deuxième technique consiste à miser sur le fond, c'est-à-dire sur la cuisine et le service. Les clients ne sont pas forcément convaincus au premier coup d’œil, mais ils sont satisfaits, le bouche à oreille se fait, la clientèle est fidélisée et revient.

Les deux techniques sont viables : le premier restaurateur mise sur le fait que les touristes sont là pour peu de temps, qu’il faut les séduire vite et que de toute façon, ils ne reviendront pas. Le second pense à s’établir pour plus longtemps, pense à la clientèle locale et hors-saison.

Le premier, c’est Sarkozy : il a choisi de tout miser sur la com’, il y aura toujours de nouveaux électeurs pour être séduits, il y aura toujours des gogos pour se faire prendre au piège des beaux discours. Pas besoin de bosser le fond.

Le second, c’est Ségolène Royal : 100 idées pour convaincre, des débats participatifs, une ouverture d’esprit moderne, mais malheureusement une communication faiblarde. C’est cela que Ségolène doit travailler au plus vite.

Et je lirai vraiment cette contribution encore plus tard !!!

CC