Le nom de John Lennon est gravé dans des décennies de disques de diamant et de chansons plaquées or. Faisant partie du duo d’auteurs-compositeurs Lennon-McCartney au sein des Beatles, le Liverpudlien peut être considéré à juste titre comme l’un des plus grands compositeurs de tous les temps. Sa musique a changé le cours de l’histoire de la musique et a donné naissance à des morceaux qui résistent encore des décennies après leur sortie.
Sur le plan lyrique, Lennon n’a pratiquement pas d’égal. Sans posséder la dextérité poétique de Leonard Cohen ou le vocabulaire puissant de Bob Dylan, Lennon laissait la passion de ses émotions imprégner chaque mot qu’il chantait en studio. Si l’on ajoute à cela une voix puissante, il est facile de comprendre comment il est devenu une icône du rock dans le monde entier.
Cependant, peu de gens parlent de l’incroyable habileté du musicien à la guitare. Bien qu’il n’ait jamais été considéré comme le guitariste principal du groupe, le timbre unique de George Harrison étant à l’origine de toutes les bonnes choses que le groupe a pu sortir, la contribution de Lennon en tant que guitariste rythmique essentiel ne doit jamais être sous-estimée.
Inspiré par des rockers comme Buddy Holly, Lennon était un artiste économe, qui ne compliquait jamais trop son son. Cependant, il a également été à l’origine de certains développements incroyables dans le domaine de la guitare, notamment le premier feedback enregistré sur une chanson. Pourtant, ses dons à l’instrument sont rarement mis en lumière.
C’est ce que nous allons faire en vous proposant dix chansons classiques des Beatles qui illustrent la maîtrise de John Lennon à la guitare.
10 chansons des Beatles qui prouvent que John Lennon était un grand guitariste :
Sommaire
- Dear Prudence” – The Beatles
- Girl” – Rubber Soul
- All My Loving” – Avec les Beatles
- The End” – Abbey Road
- Revolution”
- Yer Blues” – Les Beatles
- Across the Universe” – Let It Be… Naked
- Julia” – The Beatles
- She’s A Woman” – Beatles ’65
- I Want You (She’s So Heavy) – Abbey Road
Dear Prudence” – The Beatles
Peu de chansons sont aussi ancrées dans le folklore que l’odyssée indienne des Beatles, “Dear Prudence”. Elle a été conçue à partir des restes d’une histoire impliquant la sœur assiégée de Mia Farrow et un voyage inutilement élevé vers les confins de l’univers. Selon l’auteur de la chanson, elle “semblait devenir un peu folle, en méditant trop longtemps, et ne pouvait pas sortir de la petite hutte dans laquelle nous vivions. Ils nous ont choisis, George et moi, pour essayer de la faire sortir parce qu’elle nous faisait confiance. Si elle avait été à l’Ouest, ils l’auraient enfermée”. Cependant, Lennon livre l’un de ses plus beaux moments de guitare dans cette chanson.
Lennon y présente une progression d’accords modaux jamais utilisée auparavant, exécutée dans un accord en drop-D. Cette progression est combinée à une technique de pincement des cordes. Combinée à une technique de cordes piquées qu’il avait apprise du folklorique britannique Donovan, “Dear Prudence” doit être considérée à juste titre comme l’un des meilleurs moments du Beatle avec une guitare acoustique.
Girl” – Rubber Soul
S’il y a un album qui montre les Beatles défiant les probabilités et s’affranchissant des limites de la pop, c’est bien Rubber Soul. Il s’agit non seulement de l’album préféré de George Harrison, mais il met également en évidence les excellents musiciens qui se cachent sous les vadrouilles et les cris du public. Girl” nous offre l’une des premières images du jeu intelligent qui sous-tend l’iconographie de rock star de Lennon.
Lennon capote sa guitare pour obtenir un son plus proche de celui d’une mandoline, ce qui permet à la chanson de tinter sur les ondes alors qu’elle serpente à travers la Méditerranée pour atterrir dans les docks de Liverpool. Ce moment a montré que Lennon et le groupe étaient bien plus qu’un simple groupe de chanteurs.
All My Loving” – Avec les Beatles
Rubber Soul a peut-être constitué une riposte aux stars de la pop que le groupe était devenu, mais cela ne veut pas dire qu’ils étaient fantastiques dans les années qui ont précédé. La musicalité du groupe était présente dès le début, et le travail de guitare de Lennon sur le classique With The Beatles LP, “All My Loving”, montre un guitariste rythmique qui vaut son pesant d’or.
Harrison a beau offrir à l’auditeur un solo à la Carl Perkins, c’est le son régulier et énergique de la guitare de Lennon qui propulse ce morceau de blues dans la stratosphère de la pop. “All My Loving’, c’est Paul, j’ai le regret de le dire. Ha-ha-ha”, plaisante Lennon lors d’un entretien avec David Sheff en 1980. “Parce que c’est un sacré bon morceau. [All my loving…’ Mais je joue d’une sacrée guitare derrière.”
The End” – Abbey Road
Un autre hommage à la musicalité de Lennon se trouve dans la dernière chanson que le groupe a composée. Lennon la rejette en disant : “C’est encore Paul, la chanson inachevée, n’est-ce pas ? Nous sommes sur Abbey Road. Juste un morceau à la fin”, le morceau est un rappel puissant de la puissance du groupe.
Mais les aficionados des Beatles se souviennent de cette chanson parce qu’elle met en scène trois membres du groupe en duo avec des solos de guitare, comme s’en souvient l’ingénieur Geoff Emerick : L’idée des solos de guitare a été très spontanée et tout le monde a dit : “Oui ! Absolument” – sauf George, qui était un peu inquiet au début. Mais il a vu à quel point John et Paul étaient enthousiastes, alors il a accepté. À vrai dire, je pense qu’ils ont plutôt aimé l’idée de jouer ensemble, sans vraiment essayer de se surpasser, mais en s’engageant dans une véritable collaboration musicale.
Revolution”
L’album “Revolution” est souvent considéré comme un moment charnière dans l’histoire des Beatles. Lennon la cite régulièrement comme l’une de ses chansons les plus importantes et a été contrarié lorsque le reste du groupe lui a dit de retourner à la planche à dessin après leur première écoute, et qu’elle a été rejetée en tant que single.
Lennon a pris les critiques de ses coéquipiers comme un défi. Afin de donner à la chanson toutes ses chances de devenir un single, Lennon a amélioré l’arrangement, augmenté la tonalité de la chanson et l’a agrémentée d’un travail de guitare distordue, qui a défini la chanson et la colère de Lennon à l’égard du désengagement du groupe vis-à-vis de l’agitation sociale. Le résultat est “Revolution”, un enregistrement beaucoup plus rapide et incendiaire. Malgré tous ses efforts, la nouvelle version de “Revolution” n’est toujours pas choisie comme single, la chanson étant reléguée en face B de “Hey Jude”.
Yer Blues” – Les Beatles
En 1968, Lennon a écrit cette chanson pour parodier l’explosion du blues électrique qui déferlait sur Londres à l’époque. Pourtant, sous la moquerie, ses paroles dévoilent de manière poignante le sentiment d’enfermement qu’il éprouve à la fois dans son mariage et au sein des Beatles.
L’intensité brute de ses émotions est canalisée par la façon dont il transforme le riff d’un simple solo de deux notes en une entité à part entière. Cela a marqué un tournant important dans son jeu de guitare, qui a vu le début de son voyage vers un style de jeu protopunk, plus tard développé dans son premier album de 1970, John Lennon/Plastic Ono Band.
Across the Universe” – Let It Be… Naked
Certaines des chansons les plus poignantes des Beatles sont celles qui sont simplistes de par leur conception, vous emmenant en voyage avec rien de plus qu’une progression d’accords simple et une belle harmonie d’accompagnement. Across the Universe’ illustre l’attrait plus dépouillé de Lennon, avec une guitare acoustique brute et attachante, tandis que sa vocalisation rend l’expérience de l’auditeur encore plus intime.
Fortement influencé par l’intérêt des Beatles pour la méditation transcendantale, “Across the Universe” semble réunir deux caractéristiques distinctives : leur talent pour le psychédélisme et leur capacité à manifester leurs expériences personnelles à travers la chanson. Le texte “words are flowing out like endless rain into a paper cup” (les mots s’écoulent comme une pluie sans fin dans un gobelet en papier) est apparu pour la première fois à Lennon lors d’un moment d’irritation extrême à l’égard de sa femme, tandis que le lien avec le refrain est devenu directement lié à une phrase sanskrite, faisant écho aux centres d’intérêt des membres du groupe à l’époque.
Julia” – The Beatles
L’une des chansons les plus émouvantes des Beatles, “Julia” voit Lennon utiliser une technique de fingerpicking qu’il a acquise lors de sa visite transformatrice en Inde, guidé par le chanteur folk Donovan. La chanson se caractérise par une mélodie délicate qui met en valeur la maîtrise de Lennon d’accords obscurs et créatifs.
Bien que ses talents de guitariste, parfois indomptés, soient une caractéristique bien connue de sa musique, ils sont encore souvent sous-estimés, et “Julia” est un testament de cette capacité. Il révèle sans effort sa capacité à passer d’un style brut, non poli, à des arrangements plus tendres, qui font vibrer l’âme, et qui ornent cette composition obsédante.
She’s A Woman” – Beatles ’65
Seul Lennon pouvait encore faire preuve de maîtrise après avoir raté un changement d’accord, avec ses coups à contretemps et ses accords barrés qui illustrent son approche unique de la guitare rythmique.
She’s A Woman” ne met pas seulement en évidence l’expertise de Lennon en tant que guitariste, mais sert également à démontrer son rôle essentiel dans l’élaboration du son global des Beatles. Bien que beaucoup critiquent la chanson pour ses paroles plus faibles, en particulier par rapport à leurs œuvres plus connues, le travail de basse de McCartney est un ajout important, qui est parfaitement complété par la Rickenbacker 325 de Lennon.
I Want You (She’s So Heavy) – Abbey Road
Cette chanson, avec ses sections heavy rock implacables et son innovation mélodique inégalée, est à juste titre considérée comme l’une des plus grandes chansons rock de l’histoire. En 1969, Lennon se plongeait dans certaines des compositions les plus robustes des Beatles en matière de rock and roll et, grâce à l’abondance de doubles et de parties de guitare superposées, “I Want You (She’s So Heavy)” avait un poids sonore considérable qu’aucun autre morceau du catalogue des Beatles n’a pu égaler.
La chanson, d’une durée impressionnante de sept minutes et 47 secondes, est en fait relativement simple dans sa structure tout en affichant un niveau remarquable de complexité rythmique. Elle oscille entre un tempo bluesy et un rythme rock à deux temps, prouvant le talent artistique de Lennon et sa capacité à créer une telle profondeur et une telle intensité à partir d’une base aussi minimaliste.
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble