Dans ce nouvel opus, François Gervais, un des experts qui ont participé aux rapports d'évaluation 5 et 6 du GIEC, rappelle d'abord quelques faits et chiffres.
TEMPÉRATURES ET CO2
- Le CO2 n'est pas un poison, au contraire: il a contribué à un accroissement de la biomasse de 24% en trente-trois ans.
- La hausse des températures, depuis la fin du petit âge glaciaire1 a précédé de deux siècles les émissions de CO2.
- Les émissions de CO2 ne peuvent commander la météo qui dépend notamment de la pression et des vents: le climat s'évalue sur trois décennies, la météo sur quelques jours au plus: les événements météorologiques extrêmes obéissent à des mécanismes chaotiques, imprévisibles de par leur nature même.
- Les catastrophes naturelles ont d'ailleurs plutôt tendance à diminuer depuis 1998.
- 36 milliards de tonnes de CO2 ont été émises en 2021, seules 16 ont contribué à l'augmentation du stock dans l'atmosphère: suivant la propre formule du GIEC publiée dans son sixième rapport, cela correspond à une augmentation de la température moyenne annuelle de 0,007°C.
- La hausse du niveau des océans, qui ne sont nullement acides mais basiques (pH 8,1), n'excède pas 10 cm par siècle; avec 15°C en moyenne, il n'y a pas de risque d'ébullition...
- L'Antarctique, le plus grand glacier du monde (90% de la glace mondiale), a augmenté de 661 milliards de tonnes entre 2009 à 2019.
- La Terre s'est réchauffée de 1°C depuis 1910 : 0,6°C entre cette année-là et 1945, où les émissions de CO2 étaient faibles, et 0,4°C depuis.
LES REMÈDES À UN DÉRÈGLEMENT QUI N'EXISTE PAS
- Les voitures électriques:
- dont les batteries sont constituées de minéraux critiques, en quantité limitée, difficilement recyclables, obtenus dans des conditions inhumaines,
- qui nécessiteront des quantités massives de génération de nouvelle d'énergie,
- qui permettront en France, en remplaçant les voitures thermiques, de réduire de moins d'un dix millième de degré le réchauffement de la planète,
- dont le coût sera élevé pour l'État en subventions et, malgré cela, pour les acquéreurs,
- qui se traduiront par une casse sociale,
- qui pollueront par l'énergie employée pour les construire et les faire circuler,
- qui devront être taxées pour compenser les 40 milliards d'euros de taxes sur le pétrole.
- L'hydrogène:
- qui est fabriqué par vaporeformage 2 lequel émet du CO2,
- qui est refroidi à - 253°C pour être stocké sous forme liquide dans des conteneurs cryogéniques,
- qui est dix fois plus inflammable que l'essence,
- dont l'impact de 1% en terme de décarbonation est négligeable.
- Les éoliennes3 et les panneaux photovoltaïques:
- dont les performances sont fortement dégradées4 en cas de froid excessif ou de forte chaleur,
- qui sont intermittentes et nécessitent, au-delà d'une proportion de 20%, l'usage d'énergies fossiles - l'énergie nucléaire étant insuffisante - pour pallier leurs fluctuations,
- qui représentent en 2022, les unes comme les autres, 1% de l'énergie mondiale produite,
- dont le taux de retour énergétique - fraction d'énergie récupérée par rapport à celle dépensée - est inférieur à 6 et qui ne sont donc pas rentables, alors que les énergies fossiles, le nucléaire et l'hydroélectricité le sont.
LE PRÉTENDU CONSENSUS SCIENTIFIQUE
L'auteur donne les exemples contraires à ce consensus de:
- Richard Linzen, professeur émérite au département de la Terre, de l'atmosphère et des sciences planétaires du MIT,
- trois prix Nobel de physique: Ivar Giaever (1973), Robert Laughlin (1998), et John Clauser (2022),
- la forte dispersion des valeurs de sensibilité climatique, publiées dans des revues internationales, en cas de doublement de la concentration de CO2 dans l'atmosphère,
- la déclaration Clintel de mille six cent trente-deux scientifiques, ingénieurs, professionnels de l'environnement et de la santé, pour lesquels il n'y a pas d'urgence climatique.
PAS DE SCIENCE MAIS DE LA POLITIQUE... RUINEUSE
Les résumés alarmistes pour les décideurs, publiés par le GIEC, et relayés par des médias - sur le thème climato-catastrophiste, le discours reste le même dans presque tous les médias -, des politiques et des enseignants sans vergogne, ne relèvent pas de la science mais de la politique.
Ces résumés occultent:
- les avantages d'un réchauffement modeste,
- les bénéfices des combustibles fossiles pour les pays en voie de développement,
- les bienfaits de l'augmentation du CO2 pour la croissance de la végétation,
- les effets néfastes sur la faim dans le monde de la suppression d'engrais et de produits phytosanitaires résultant de l'élimination des combustibles fossiles et de la mise en oeuvre de politiques de décarbonation,
- les sentinelles du climat que sont l'oscillation atlantique multidécennale, sa contrepartie pacifique, et les résonances harmoniques astronomiques, qui présentent un maximum, lequel pourrait être suivi d'un minimum dans moins de 30 ans.
C'est à 100 000 milliards de dollars qu'est estimé par la Banque Mondiale, le coût astronomique de la décarbonation nécessaire pour éviter que le réchauffement excède un demi-degré en 2050, c'est-à-dire 1,5°C moins le 1°C de réchauffement, pour partie naturel, déjà intervenu.
(La coûteuse politique de décarbonation de la France, devenue une puissance pauvre, ne contribuerait qu'à un millième de degré à valoir sur ce demi-degré...)
LE DOGME CLIMATIQUE
Aujourd'hui le dogme climatique se traduit par:
- le mauvais procès fait non seulement au CO2, mais au méthane, CH4 et au protoxyde d'azote, N2O, or ces derniers absorbent moins de rayonnement que le CO2 , comme le montre la spectrométrie infrarouge, et leur concentration dans l'atmosphère est excessivement faible: il est aussi indigne qu'absurde de vilipender les éleveurs,
- la confusion entre le nucléaire militaire et civil, entre la radioactivité naturelle et artificielle,
- la poursuite insondable de la dette publique: Les États ne disposent pas des 150 000 milliards censés être levés [pour la finance climatique]. Ils sont à l'inverse endettés au-delà du raisonnable en dépit, pour la France, du taux de prélèvement obligatoire le plus élevé de l'Union européenne,
- la peur, l'appel à la repentance et la haine de l'homme,
- le renoncement au savoir académique et le mensonge assumé.
QUELQUES CONCLUSIONS PARMI D'AUTRES
- Nous vivons libres parce que les générations précédentes se sont battues pour lutter contre le despotisme et la tyrannie. Faudrait-il faire marche arrière sur le prétexte climatique, infondé dans sa dimension alarmiste?
- Contrairement au narratif claironné à l'envi, ce ne sont pas l'isolation des habitations ou les malus, voire l'interdiction, des véhicules thermiques qui changeront quoi que ce soit de mesurable aux fluctuations des écarts de pression atmosphérique, à la direction des vents, et aux écarts quotidiens aux moyennes de saison qui en résultent.
- Discernement, esprit critique, invention, création, autant de concepts qu'il devient primordial de promouvoir et de développer à rebours de l'inverse pervers, l'infantilisation des esprits.
Francis Richard
1 - Le petit âge glaciaire (1645-1715) correspond à un minimum de Maunder, corrélé à une absence prolongée de taches solaires.
2 - L'hydrogène produit par électrolyse est un gaspillage d'énergie.
3 - Par grand vent les éoliennes sont arrêtées...
4 - C'est le cas également des batteries...
Le déraisonnement climatique, François Gervais, 280 pages, L'Artilleur
Livres précédents:
L'innocence du carbone, 320 pages, Albin Michel (2015)
L'urgence climatique est un leurre, 304 pages, L'Artilleur (2019)
Impasses climatiques, 304 pages, L'Artilleur (2022)
Publication commune avec LesObservateurs.ch.