Un ouvrage-hommage, donc, en un pavé de 400 pages entrelardées d’analyses – déjà lues ailleurs – et de reprises des personnages connus et moins connus qui ont fait la gloire de ce phénomène de l’édition.
En réalité, Tintin en édition française paraît le 28 octobre 1948 avec le jeune éditeur Georges Dargaud. On connaît la suite.
Pour moi, certaines découvertes … et une large déception. D’abord, et c’est juridiquement inattaquable, pas une seule représentation du héros à la houppette puisque Georges Remi a interdit qu’on perpétue son œuvre aujourd’hui bouclée comme une huitre. Sauf … une parodie grossière en dernière page où l’on voit un Tintin vieilli, affublé d’un pantalon au motif de peau de léopard, et un stylo fiché dans le nez. Quelle dérision !
Pour moi, mes héros de bande dessinée préférés sont restés ceux de ma prime jeunesse : Blake et Mortimer d’Edgar P. Jacobs (première apparition le 26 septembre 1946), Alix (1948) et Lefranc (1952) de Jacques Martin. J’ai raté Thorgal (né en 1977), mais il appartient à la génération de mes petits-enfants.
L'hommag-pastiche à Blake et Mortimer m’a semblé de bien piètre qualité, bien inférieure à celle des aventures contemporaines publiées chaque année par ses successeurs et que je ne manque jamais … celui mettant en scène Alix m’a un peu choquée.
Rendons à César ... L’essor de la bande dessinée au cours de cette seconde partie du XXème siècle est en grande partie due au journal de Tintin. Selon Julien Bisson, « il est frappant de voir à quel point la BD de cette époque a contribué à forger notre imaginaire visuel. Parfois en transposant, pour un public plus jeune, l’atmosphère ou les décors de l’âge d’or d’Hollywood : péplums, films noirs, westerns spaghettis … ». Dont acte.
Pour ma part, il est indéniable qu’une partie de ma culture historique et de mon intérêt pour les courants géopolitiques trouve ses racines dans ces personnages purs, invincibles … et malins, créés par des scénaristes et graphistes particulièrement talentueux et une impression impeccable.
Ce recueil de parodies m’en a fait découvrir des nouveaux ou ignorés. Je ne suis pas certaine d’y avoir gagné en sagesse.
TINTIN, numéro spécial 77 ans, hommage collectif co-édité par Le Lombard et les éditions Moulinsart, 400 p., 29,90€