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Jon Hopkins so far : 2001-2021 (Part II)

Publié le 06 octobre 2023 par Heepro Music @heepro
Jon Hopkins so far : 2001-2021 (Part II)

Alors que son album Immunity, avec lequel beaucoup de monde l’a découvert – et j’en fais partie ! – se voit réédité à l’occasion des 10 ans de sa sortie, voici un petit retour sur la discographie de Jon Hopkins depuis 2009 (oui, je dois moi aussi encore combler quelques lacunes, en particulier ses premier albums et EPs précédant son troisième album).

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Jon Hopkins so far : 2001-2021 (Part II)

Insides est peut-être un disque plus « sage » que ne le seront les deux suivants, pour autant, toute la palette magique de Jon Hopkins s’y déploie avec, déjà, aussi bien des moments calmes, du piano, presque des silences même, que des rythmes frénétiques et percussifs – un mariage qui deviendra vite sa signature. Plus humble aussi que ses successeurs, c’est sans l’ombre d’un doute le meilleur album pour vous ouvrir à un monde bien plus vaste qu’il n’y paraît. Passer à côté de ces dix chansons serait une faute. Et puis vous y trouverez vite d’abord une, puis plusieurs pépites.

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Jon Hopkins so far : 2001-2021 (Part II)

L’Écossais Kenny Anderson se cache en fait derrière le pseudo de King Creosote et n’en est pas à son premier album. Mais c’est bien ici, avec son ami anglais, qu’il va créer son œuvre la plus emblématique à ce jour, sa pierre de touche en quelques sortes.

King Creosote chante les paroles qu’il a lui-même écrites, joue de la guitare acoustique et a lui-même choisi et intégré des sample. De son côté, Jon Hopkins a joué les parties de piano, harmonium et percussions, a composé les parties électroniques et enregistré d’autres samples en field recording (c’est-à-dire, des sons naturels ou humains pris en dehors d’un studio) ; c’est lui qui a produit et arrangé l’album, comme il avait déjà pu le faire auparavant sur deux albums de l’Écossais, ou pour des artistes tels Coldplay.

Pour un plaisir plus grand encore, sachez que Diamond Mine existe aussi dans une version rallongée appelée The Jubilee Edition, cela étant dû au succès critique qu’il a tout de suite rencontré, succès se concrétisant en une nomination au prix Mercury la même année.

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Jon Hopkins so far : 2001-2021 (Part II)

Immunity, tout comme le précédent avec King Creosote, Diamond Mine, avait été nommé au Mercury Prize et, surtout, avait reçu toute une myriade de louanges. Enfin, vous l’aurez compris, ce n’est pas un hasard non plus si, trois ans après sa sortie, je décide, enfin!, de vous en parler.

En huit morceaux, l’ambiance est plutôt homogène. Pourtant, il y a aussi des alternances, avec des beats bien distillés ou des moments plus calmes. En effet, Jon Hopkins n’hésite pas à utiliser un clavier (comme sur « Abandon window » ou « Immunity »).

À ses côtés, outre que la présence de King Creosote est certes l’un des moments phares, ce dernier ne doit pas nous faire oublier les tout aussi réussies même si plus discrètes de Lisa Elle (« Collider », « Sun harmonics ») et d’Emma Smith et Vince Sipprell (« We disappear »).

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Jon Hopkins so far : 2001-2021 (Part II)

Au programme, les quatre morceaux choisis apparaissent dans l’ordre inverse par rapport à celui d’Immunity. On a cette fois-ci le droit d’entendre le morceau « Immunity » en premier, toujours accompagné de la voix de King Creosote. Ramené à 6’30 au lieu des près de dix minutes de l’originale, le morceau ne perd rien en qualité.

Idem pour « Form by firelight » (écourté d’une minute), qui ici se voit accompagné de la voix de Raphaelle Standell, du duo canadien Blue Hawaii. Presque deux fois plus court, « Breathe this air » est interprétée par Megan James (d’un autre duo canadien, Purity Ring), comme sur le LP déjà, même si cela n’était pas mentionné. Enfin, « Open eye signal » est une exception, il est presque moitié plus long, atteignant onze minutes.

En conclusion, on s’éloigne d’Immunity, quand bien même on reste de son sillage. Ce qui change, c’est qu’on sait que cet EP d’une vingtaine de minutes sert à une seule chose : prolonger le plaisir de l’album, et nous permettre par la même occasion de réécouter tout Immunity d’une autre oreille.

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Jon Hopkins so far : 2001-2021 (Part II)

Certes, « Emerald rush » ne dépareille pas du tout par rapport à l’univers créé par Jon Hopkins, en particulier sur ses deux derniers albums solos, et c’est donc une bonne chanson. Cependant, les écoutes répétées m’auront montré que j’avais tort : le single « Emerald rush » était bel et bien annonciateur non d’un changement mais d’une évolution chez l’Anglais.

Cette chanson est magnifique ! Ainsi, sans bouleverser son style, il enfonce le clou en à peine plus de cinq minutes. L’intensité des émotions ressenties devient de plus en plus grande au fil des écoutes. La voix de Lisa Elle, l’aide de Clark à la programmation des percussions ainsi que le piano de Cherif Hashizume font de ce titre une tuerie monumentale.

À l’instar du single, Singularity est très familier, trop peut-être. Il faut donc oublier que l’on écoute un nouvel album si ce que l’on souhaite est de la nouveauté. Jon Hopkins propose neuf nouvelles compositions qui ne ressemblent à rien de ce qu’il a déjà fait auparavant si ce n’est qu’elles ressemblent toutes à du Jon Hopkins.

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Jon Hopkins so far : 2001-2021 (Part II)

Cette année, avec ce nouvel EP de quatre titres, Jon Hopkins reprend cette fois-ci des musiques d’autres artistes qu’il affectionne. Et le secret de monter le volume reste mille fois valable : Piano Versions se fera plus envoûtant encore et, aussi, les bruits de fond laissés dans les enregistrements de ces reprises de Thom Yorke, James Yorkston, Luke Abbott ainsi que des deux frères Roger et Brian Eno. On est donc beaucoup plus près de l’ambiance de Asleep Versions que de son tout dernier album de 2019, Singularity, et le visuel choisi pour le disque le démontre avec évidence.

Ici, magique est un euphémisme.

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Jon Hopkins so far : 2001-2021 (Part II)

Ma toute première écoute de Music For Psychedelic Therapy m’a remémoré ma découverte de Selected Ambient Works Volume II d’Aphex Twin pour son côté dépourvu de rythmes marqués par des beats ou une batterie. Pourtant, avec ses morceaux au piano qui sont l’une de ses marques personnelles, j’y étais plutôt habitué. Mais j’ai malgré tut d’abord été dérouté, et pas qu’un peu.

C’est une œuvre vouée à la contemplation, à la méditation, à la prise de conscience, la pleine conscience de soi, du moment présent, de ce qui nous entoure, les éléments, la nature…

D’une certaine façon, ses œuvres sont toujours dérangeantes, même pour les fans. Il nous faut nous réhabituer. Jon Hopkins reste lui-même mais il avance, il évolue. On le reconnaît, et pourtant il est différent de celui qui nous avait laissés.

Dire que Music For Psychedelic Therapy est un album osé – plus encore qu’audacieux – serait un euphémisme. Jon Hopkins est l’un des artistes les plus discrets et humbles dont je sois admiratifs à ce point – une de mes références, un de mes artistes fétiches.

(in Heepro Music, le 06/10/2023)


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