Une grotte, dans la Mayenne, a révélé ses dessins pariétaux en 2005. Anthony Poiraudeau raconte ces découvertes sans chercher à expliquer l’intention de celles ou ceux qui ont laissé leurs dessins ou leurs gravures sur ces parois. Il décrit quelques-uns des oiseaux qu’on y trouve, ceux-ci étant rarement présents dans les peintures rupestres. Et tout le travail d’approche, d’attention produit une assez grande émotion. « Dans la grotte Margot, ces oiseaux ont scruté l’obscurité pendant des millénaires, puis ont regardé pendant quelques siècles passer des personnes qui ne les voyaient pas et ignoraient leur existence ». Ces gravures ont probablement été réalisées « entre 16000 et 14000 ans avant le présent » : chouette, cygne, corvidé dont le tracé dessine le plumage, le bec, parfois même les yeux. « De ces traces des oiseaux qui vécurent, de celles des humains qui vécurent et en gravèrent les images, quoi que nous en comprenions, nous sommes désormais les dépositaires ».
(article paru dans le numéro de septembre 2023 de la Revue 303)