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CBDA, qu’est ce que c’est ?

Publié le 05 octobre 2023 par Mohamed El Farik @lordofcbdfrance

Dans l’univers complexe du cannabis, une pléthore d’acronymes abonde. Vous êtes sans doute familier avec le THC, et depuis l’année 2018, le CBD s’est imposé comme un sujet omniprésent. Néanmoins, d’autres cannabinoïdes moins connus, tels que le CBN, le CBC et le CBG, cherchent également à gagner du terrain. Aujourd’hui, notre point de mire se dirige vers le CBDA, ou pour être plus exact, l’acide cannabidiolique. Quelles distinctions le séparent du CBD, quels impacts peut-on lui attribuer et que sait-on véritablement à son propos ? Nous abordons ces interrogations sans plus attendre.

C’est quoi le CBDA ?

Approfondissons donc sur le CBDA. En son état naturel, ce composé est la précurseur acide du cannabidiol, plus communément désigné sous le sigle CBD. Si l’on souhaite affiner, c’est la version initiale du CBD que l’on retrouve en abondance au sein des trichomes de la plante. Ces microsphères sont les réservoirs de la résine et donc de diverses substances comme les cannabinoïdes, terpènes et flavonoïdes, lesquels contribuent notamment aux propriétés aromatiques et certains effets du végétal.

Au fur et à mesure que le temps passe, la plante se dégrade, trépasse ou est récoltée pour être modifiée et ensuite commercialisée. En synchronie se déroule un processus appelé décarboxylation. C’est cette séquence biochimique qui facilite la métamorphose du CBDA en CBD. Pour mettre les choses en termes simples :

CBDA + élévation thermique = CBD + dioxyde de carbone (CO2)

Cette transmutation spontanée s’effectue lorsque le végétal s’assèche, est exposé aux rayons solaires ou subit une combustion. Par conséquent, fumer, vaporiser ou cuisiner du CBDA entraîne inévitablement sa conversion en CBD.

Légalité du CBDA ?

En ce qui concerne la légalité du CBDA, les législations françaises et européennes, bien qu’elles puissent être parfois ambivalentes, convergent au moins sur une notion : le THC, la molécule psychoactive du cannabis, est la seule explicitement interdite. Par extrapolation, le CBDA est donc considéré de la même manière que le CBD, ce qui le rend pleinement licite. Étant donné l’intérêt croissant pour cette molécule et ses effets potentiels, il est fort à parier qu’à terme, des ajustements législatifs offriront un cadre plus précis pour l’exploitation et la mise sur le marché du CBDA.

Différences entre CBD et CBDA : Exploration de leur Nature Acide

La transmutation du CBDA en CBD via combustion reste une méthode de consommation prohibée en France

Loin d’être un mystère pour la majorité, le CBD incarne une substance vigoureusement active au sein du cannabis. Coexistant naturellement dans les plants de marijuana, qu’ils soient légaux ou non, le CBDA sert de précurseur acide au CBD, et subit une décarboxylation pour accéder à sa forme neutre.

Ce processus chimique n’est pas singulier au CBD. Effectivement, il s’applique également à d’autres cannabinoïdes, tels que le THCA qui se convertit en THC, ou encore le CBGA qui mute en CBG. C’est là l’une des raisons pour lesquelles la populace a une familiarité principalement avec les formes neutres de ces molécules, plutôt qu’avec leurs états acides originels. En dehors de l’extraction fraîche et directe de jus de cannabis, les opportunités pour acquérir ces variantes acides demeurent minimes.

Néanmoins, cette configuration acide détient des avantages non négligeables par rapport à sa version neutre. À l’heure actuelle, il est apprécié que :

  • Le CBDA semble affecter l’organisme de manière plus prompte que le CBD, qui, quant à lui, opère surtout sur une période prolongée.
  • À dose comparable, les effets induits par le CBDA surpassent en puissance ceux générés par le CBD.
  • Le CBDA parait cibler exclusivement les récepteurs CB1 du système endocannabinoïde (SEC), responsables du système nerveux, alors que le CBD active une gamme plus étendue de récepteurs, y compris les CB1 et CB2.

CBDA Acide Cannabidiolique

Potentiel Thérapeutique du CBDA

Même si le CBDA reste relativement sous-étudié, comme la majorité des composants du cannabis, son rôle dans la production de CBD est historiquement reconnu. Des propriétés spécifiques ont également été identifiées, principalement par des études sur des espèces animales, en attente de validation sur l’espèce humaine.

Le CBDA partage une ressemblance structurelle frappante avec des molécules endogènes, ce qui lui permet d’interagir aisément avec notre biologie. Plus spécifiquement, le CBDA, ainsi que le CBD et le CBG, établissent une synergie avec un neurotransmetteur dénommé anandamide, surnommé “l’hormone du bonheur”. La présence de l’anandamide en tant que neurotransmetteur n’est donc point fortuite.

Les premières vertus notées suggèrent que le CBDA pourrait avoir des propriétés :

  • Anti-inflammatoires
  • Antiémétiques
  • Anticarcinogènes ?

Concernant ce dernier point, une prudence extrême est de mise. Le sujet est d’une gravité telle que l’ampleur et la qualité des données scientifiques demeurent trop insuffisantes pour établir des conclusions irréfutables. Toutefois, des recherches préliminaires semblent corroborer cette hypothèse.

Ce panorama offre un éclairage sur les complexités et les potentielles applications du CBDA, en soulignant sa distinctivité et ses avantages comparatifs par rapport au CBD. La législation en constante évolution et la recherche scientifique émergente continueront de façonner notre compréhension et notre utilisation de ces cannabinoïdes intrigants.

Ce que la Science Révèle sur l’Acide Cannabidiolique : Un Horizon Encore Mystérieux

Avancées Scientifiques sur le CBDA : Progrès Mesurés mais Significatifs

Le domaine de la recherche sur le CBDA est en plein mouvement. Chaque nouvelle étude dévoile son florilège de découvertes qui esquisse une meilleure compréhension de ce composé encore méconnu. Il convient néanmoins de rester vigilant vis-à-vis de ces avancées. D’une part, leur validation nécessite des études supplémentaires pour confirmer les premiers résultats. D’autre part, il faut être conscient que ces recherches sont souvent sponsorisées par des entreprises pharmaceutiques aux intérêts commerciaux propres.

Le CBDA Face aux Nausées et aux Vomissements : Une Piste Encourageante

Parmi les études menées sur le CBDA, une étude de 2013 se distingue par son focus sur les nausées et les vomissements. Réalisée sur des populations de musaraignes et de rats, cette étude a mis en lumière l’efficacité supérieure du CBDA par rapport au CBD dans la réduction des symptômes nauséeux. Les résultats sont en effet prometteurs : chez les musaraignes, les vomissements ont été significativement réduits, et chez les rats, les nausées ont été quasiment éliminées. Ces données suggèrent que le CBDA pourrait être une alternative sérieuse dans le traitement préventif des nausées, où les solutions classiques montrent leurs limites.

Le CBDA et la Lutte contre le Cancer : Des Résultats à Prendre avec Prudence

Une étude publiée en 2014 a attiré l’attention sur l’efficacité potentielle du CBDA dans le contexte du cancer du sein. Cette recherche en laboratoire a démontré que le CBDA pouvait réduire la propagation de cellules cancéreuses du sein en conditions in vitro. Plus étonnant encore, il semble que le CBDA puisse inhiber les gènes responsables de la métastase. Cependant, ces conclusions restent à être validées par des études cliniques sur l’humain, et il est important de garder une certaine réserve sur ces résultats.

Effets sur les Convulsions et Affections Neurologiques : Une Perspective Polyvalente

La troisième étude que nous évoquons s’est penchée sur les effets des cannabinoïdes tels que le CBD, THC, CBDA et THCA sur les convulsions provoquées par diverses pathologies neurologiques. Des maladies comme l’épilepsie, Alzheimer et Parkinson, toujours sans remèdes curatifs à ce jour, ont été particulièrement ciblées. Une fois encore, les cannabinoïdes, dont le CBDA, ont démontré un impact positif, tout en étant moins invasifs que les thérapies actuellement disponibles.

En Synthèse : Le CBDA et ses Potentiels Multifacettes

Toutes ces études, bien que préliminaires, soulignent les propriétés remarquables du CBDA. Elles invitent la communauté scientifique à poursuivre ses recherches pour une compréhension plus complète. Il ne s’agit pas de dire que le CBDA est supérieur au CBD, mais plutôt que ces deux cannabinoïdes ont des propriétés distinctes, et sans doute complémentaires. Le challenge actuel est de savoir comment les combiner pour maximiser leurs bienfaits thérapeutiques respectifs.

Le CBDA, comme son homologue plus célèbre le CBD, représente une frontière encore peu explorée mais potentiellement riche en applications médicales. Le défi du moment est de naviguer entre les résultats prometteurs et les limitations méthodologiques, tout en prenant en compte les enjeux éthiques et commerciaux qui entourent ce domaine de recherche effervescent.


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