C’est d’ailleurs à coups de métaphores que l’autrice nous délivre ce récit très personnel, permettant de se livrer tout en gardant une certaine distance. Évoquant « des mains de la mer », elle survole ainsi un traumatisme pourtant profond qui l’a à jamais marquée sur une plage du Bangladesh. Elle nous parle également de cette période anorexique qui a suivi, transformant son corps en celui d’un moineau, tellement léger qu’il aurait presque pu se soustraire à l’attraction terrestre. Mais elle nous parle surtout de cette véritable délivrance, de cette plume qu’elle manie dorénavant avec grande dextérité, de cette écriture qui lui a tout d’abord permis de ne pas sombrer avant de lui permettre de prendre son véritable envol, celui d’une écrivaine capable de parler aux morts, voire même de redonner vie à son père dans « Premier Sang ».
Un roman certes intime, qui permet de mieux la comprendre, mais probablement trop métaphorique pour véritablement pouvoir l’approcher, comme un oiseau qui survole des choses pourtant essentielles, mais que l’on ne peut mettre en cage… seulement le capturer d’un regard que j’ai trouvé un peu trop lointain.
Psychopompe, Amélie Nothomb, Albin Michel, 160 p., 18,90 €
Elles/ils en parlent également : Kitty, Emilie, Jessica, Elise, Anne, Lectures de rêves, Le parfum des mots, One more cup of coffee, La bibliothèque Roz