Ne plus se faire d'illusions sur les grandes institutions, relancer une dynamique à petite échelle : tel est le message positif que délivre Fabrice Nicolino aux jeunes générations en conclusion de son dernier ouvrage paru aux éditions Les Liens qui Libèrent, qui épilogue plusieurs années d'enquêtes sur le fonctionnement des organismes internationaux affiliés à l'ONU. Annonces officielles finalement jamais suivies d'effet, Organismes internationaux pourris de l'intérieur, la démonstration est claire et explique pourquoi l'intuition populaire a délaissé la confiance qu'elle portait aux gouvernants. Petite plongée dans les réseaux des agences de l'ONU pour l'environnement :
En 1972, le Canadien Maurice Strong organise à Stockholm le premier Sommet de la Terre. Il crée dans la foulée le Programme des nations unies pour l'environnement (PNUE) et, devenu secrétaire-général adjoint de l'ONU, organise le Sommet de la Terre de Rio, en 1992, puis ouvre ès-qualités la conférence de Kyoto de 1997. Or, Strong est un Janus. Tandis qu'il clame sa volonté de lutter contre le désastre climatique, il travaille pour l'industrie pétrolière. Pendant au moins quarante ans. En même temps. Quelqu'un d'autre joue un rôle central dans le déroulement de Rio 1992, Johannesburg 2002, et au-delà : Stephan Schmidheiny. Suisse, milliardaire, il a été condamné à 18 ans de prison en Italie, jugé pleinement responsable de la mort de 3000 ouvriers dans ses usines d'amiante. Il ne se présentera jamais au tribunal et refait sa vie en Amérique latine où il devient officiellement "philanthrope". Strong en fait son bras droit à Rio, et Schmidheiny crée aussitôt un surpuissant lobby patronal qui regroupe l'essentiel des transnationales les plus polluantes. Dont les majors du pétrole.
pour une conclusion sans équivoque en forme d'espoir
Selon un récent sondage (Ifop), 67% des Français ont désormais peur de l'avenir. Notamment à cause du changement climatique. Il est temps de faire éclater ce simulacre pour enfin agir efficacement contre le bouleversement actuel ; en concluant son enquête par une "Lettre à des jeunes gens sur le destin du monde", Fabrice Nicolino veut susciter un sursaut générationnel, provoquer une révolte contre les États, les gouvernements, les entreprises transnationales et les partis politiques, tous les acteurs de cette irresponsabilité organisée.