Album - Wheels of Twilight par DUSK

Publié le 01 octobre 2023 par Concerts-Review

DUSK "Wheels of twilight" - LP 2023

Pas aussi doux que 'Dust in the wind', DUSK (un K donc mais qui vient pas du Kansas) souffle son tocsin crépusculaire, teinté d'occult rock et de doom, bien sonné aux 70's.
Depuis quelques années, ils préparent le terrain... qui ressemble à un cimetière, mais... silence, ça pousse!
On se tape la cloche avec 'The toll' en 2019 après 'High radiation' qui nous fait craindre le pire en 2018, mais non! Les radiations sont bonnes.

Les 4 Autrichiens ne trichent pas, sous la voix patinée, de Denika Denkmair :
Denika Denkmair - vocals
Sebastian Raubitzek - guitar
Christian Pichler - bass
Stefan Höfler - drums

Pour la famille musicale, impossible de ne pas penser aux suédois de Lucifer mais aussi aux dio-esque Avatarium ou pentagram-iste Witchcraft.

Le nouvel LP?

Parlons-en! Ils peuvent crâner avec leur pochette...
Une photo surexposée montre une main, parée d'un bracelet, tenant un crâne blanchâtre.
Fond noir, cadre rouge sang (style oblige), avec un large ergot sur chaque côté, celui du haut étant recouvert par le logo aux 4 lettres 'DUSK', de couleur identique et dont les pointes supérieures du 'D' et du 'K' s'inclinent harmonieusement vers l'extérieur, une étoile couronnant le tout.
Avec le nom du disque 'Wheels of twilight' (rappelant "Wheels of confusion"), la croûte prend quelques airs sabbathiens.
Pas tibulaire mais presque avec son ambiance de messe noire, confirmée par la cape bien noire de l'ambianceuse sur les photos!

On fait tourner la rondelle...
Entrée par un couloir obscur dans ' Wheels of twilight', le title track, à la batterie grondante et l'atmosphère rituelle d'une cérémonie.
La basse arrondit un peu les angles serrés mais la guitare tranche dans le vif par son riff.
Passant du gros grain grave, aux fins aigus, la voix s'élève avec modulation d'intensité.

Un riff énervé libère ' Wendigo' sur un circuit F1, sans freins mais avec une pédale à double accélération.
Les vocaux de la sorcière, secs et mordants, ou, allongés et rampants, augmentent la gravité du morceau.
Un solo donne un coup de collier avant un ralentissement doomesque (voir sabbathesque) et un son plus métallique, au sens propre.
Puis la piste prend la fuite en avant, à fond la caisse, pour un final excitant à 2 guitares croisées!

' The dagger', sorti en single éclaireur, balance un riff aux allures de classique (un parallèle avec 'Paranoïd'?).
Un refrain, un pont, la baguette cogne la cloche et le riff, affûté, reprend de plus belle avec un air sacrificiel, souligné par le chant, on ne peut plus tonique.
Echo dans la six cordes, le long solo conclusif, au milieu de chœurs d'abord, accroche l'oreille. Im-pa-rable!

Tambour battant, ' Empress the emptiness' démarre sur de lourdes secousses. Le riff, simple, saccade et la basse accentue l'effet.
Denika hurle, telle une harpie, scandant à plein poumons, accrochée à la scie sauteuse. Malgré le rythme élevé, on perçoit la profondeur.

La cadence, insufflée par les frappes sur la Charley, surprend par son tempo plus lent. Puis la voix, plaintive, change de ton, évoquant Patti Smith.
On sent une évolution dans ' Shapeshifter Driving my love away' car le long déroulement, plus pesant, laisse le temps à la mélodie d'évoluer avec quelques arpèges délicieux.
A l'inverse du titre précédent, le chant apporte plus d'harmonies. La 2è partie s'emballe, crescendo, avec un solo tournoyant, avant le retour, sur le refrain, des vibratos de la chanteuse, infatigable.

Comme sur la plage précédente, on sent monter le psychédélisme dans le titre alambiqué 'Inquisitors of the Mountain Cult'.
La guitare dégaine ses riffs, en accords fouettés, ou en arpèges arachnéens, qui sentent bon l'Iron Maiden tout mouillé quand ce n'est pas le sabbath noir à grosses gouttes, on s'en imprègne comme une éponge.
Le développement demeure plus travaillé et tortueux et Denika chante avec tellement de fougue qu'on communie avec elle.

On finit avec une simili ballade 'The wan four' au son de guitare tristement rouillé à l'ouverture.
Mais le rythme ne peut rester continuellement dans ses chaussons, il passe à vitesse supérieure et la gratte s'en donne à cœur joie.
Le trémolo délicieux dans la voix, touche la corde sensible. A mi-morceau, la cadence au trot, prépare un solo fumant sur les cendres d'un Southern rock, accompagné de chœurs hélants (sans bagarre).

Les Autrichiens jouent courts (35 mns) et carrés pour attaquer, avec conviction, comme s'il s'agissait de leurs dernières minutes.
Comment résister au pouvoir de cet enchantement aux reflets 70's un peu sataniques?

1-Wheels of twilight
2-Wendigo
3-The dagger
4-Empress the emptiness
5-Shapeshifter Driving my love away
6-Inquisitors of the Mountain Cult
7-The wan four