Avec Haunted Mountain, l’artiste américain Buck Meek s’éloigne pour la troisième fois depuis 2018 de quelques pas de son groupe Big Thief pour nous dévoiler un aspect plus particulier de son univers personnel. S’agissant d’un album solo, il n’a évidemment pas travaillé entièrement seul, on le sait.
Si ma première écoute était envahie d’a priori, quelques choses ne m’a pas laissé indifférent. Pourquoi avais-je des a priori ? Je ne sais pas. Surtout, pourquoi quelque chose s’est-il produit ? Mystère que seule la musique sait invoquer de sa magie propre et unique. (Peut-être est-ce un tout petit peu dû au fait qu’il parle notamment d’amour…)
Dès lors, les écoutes suivantes m’ont chacune permis, d’abord, d’apprécier la musique, puis, d’appréhender la voix singulière de Buck Meek. Une voix qui probablement ne le prédestinait pas forcément à devenir chanteur, et pourtant, il chante à merveille, sachant dompter aussi bien les faiblesses que les qualités de sa voix. Comme nous le savons tous, la perfection n’existe nulle part, et si elle existe, alors elle possède quelque chose de fade. Buck Meek, le guitariste, n’a pas une voix parfaite, elle possède un seul et unique défaut, un talon d’Achille, mais il en a fait paradoxalement le plus bel instrument de tout l’album. Tout cela, quelle chance pour nous !, enveloppé dans un écrin musical aussi léger, doux et tendre qu’enivrant, aérien et ensoleillé.
Je sais, je me plais à le dire finalement assez régulièrement, mais Haunted Mountain est une incroyable surprise, si on ne me l’avait pas fortement conseillé, je serais passé à côté. Il faut croire que le destin voulait que Buck Meek et moi nous rencontrions enfin. Et dire que c’est déjà son troisième album solo ! Et je ne parle même pas des albums avec Big Thief dont le succès en a fait l’un des plus grands groupes de la scène indie folk rock depuis leurs débuts en 2016 seulement.
(in Heepro Music, le 01/10/2023)