Magazine Journal intime
Déguisé en Bonaparte, un tricorne rouge baissé sur les yeux, le grand-père remonte l’avenue Sadi Carnot d’un pas encore leste. Dans deux minutes (précision d’orfèvrerie suisse, eu égard à la proximité du pays helvétique) un tir de mortier va pourtant le cueillir et l’envoyer valser par-dessus les barricades. Deux cent douze ans après la débâcle russe, l’armée Napoléonienne connaîtra son ultime victoire. Mais de cela, aucun historien ne parlera. L’approche scientifique de l’Histoire en exclut toute poésie alternative.