Je dois à Antony M. et à Florence C. de m’avoir entraînée dans le Parc et les Jardins, un après-midi d’eaux musicales et je les en remercie. Je suis bien entendu loin d’avoir tout vu mais j’espère que ces photos un peu différentes de celles qui sont souvent publiées vont donneront envie de vous y promener.
Dès 1661, Louis XIV lance le vaste chantier de la création de son domaine de Versailles. L’aménagement des jardins se fait de manière concomitante à la transformation et aux agrandissements du Château, pendant plus de quarante ans. Le Roi-Soleil est très impliqué dans la création de ses jardins et suit de près les projets de son jardinier, André Le Nôtre. Ce dernier, en charge d’un chantier pharaonique, dompte les bois et les marécages environnants, et nivèle les terrains pour faire du petit jardin de Louis XIII un immense jardin à la française.
Les guérites qui marquent les entrées de la Porte Saint-Antoine et de l’Allée des Matelots ont dû être utilisées mais elles sont aujourd’hui vides. Je leur trouve malgré tout un charme certain et j’aime accéder aux jardins par ces endroits.
Mais si on arrive par le château et la cour des Princeson peut observer en contrebas les motifs du parterre du Midi, et au loin la pièce d’eau des Suisses, qui s’étend de l’autre côté de la Route de Saint-Cyr.
Plusieurs fois modifié, cet ensemble ne reçut sa forme définitive qu’en 1685. Le décor sculpté fut alors conçu et dirigé par Charles Le Brun : chaque bassin est cantonné de quatre figures de bronze figurant les fleuves et les rivières de France : La Loire et Le Loiret (par Thomas Regnaudin), Le Rhône et La Saône (par Jean-Baptiste Tuby), La Seine et La Marne (par Étienne Le Hongre), La Garonne et La Dordogne (par Antoine Coysevox) ; auxquelles s’ajoutent quatre nymphes et quatre groupes d’enfants disposés sur les grands côtés.
Sous Louis XVI, on ajoute à sa bordure d’ifs et de charmilles un alignement de marronniers. Du côté de l’amphithéâtre de Latone, l’entrée de l’allée est marquée par deux admirables groupes du sculpteur Puget que Louis XIV, grand amateur du talent du sculpteur, y avait fait placer : Milon de Crotone (1682) et Persée délivrant Andromède (1684). Il s’agit aujourd’hui de moulages, les originaux étant conservés au Louvre.
En se plaçant dans l’axe de la Grande Perspective depuis la terrasse, on peut observer depuis le « point de vue du Roi » et en tournant simplement la tête, les quatre bassins des Saisons : Flore (printemps), Cérès ( été), Bacchus (automne) et Saturne (Hiver).
Je n’ai eu le temps que de voir en détail le bassin de Saturne mais c’est d’abord le bosquet de la Girandole que l’on croise au début du Tapis vert quand on l’emprunte en tournant le dos au château.
La forme de cette lance, qui rappelle celle d’une girandole, a donné son nom à la fois au bassin et au bosquet. Le bassin disparaît vers 1760. Quant au bosquet lui-même, comme celui du Dauphin, il fut supprimé lors de la replantation du jardin en 1775-1776 et remplacé par un vaste espace planté de tilleuls disposés en quinconce. En 2000, les deux bosquets et leurs bassins ont été rétablis dans leur état d’origine.
Si les parterres constituent des espaces ouverts et accessibles, les bosquets sont de petits salons de verdure, dissimulés par des palissades végétales et qui se laissent découvrir au détour d’une allée. Au nombre de quatorze à Versailles, ces jardins clos, tous différents les uns des autres, servaient d’écrin aux divertissements royaux. Contrepoint à la stricte régularité du tracé général des jardins, leur décor et leur forme différaient et ils avaient pour effet de surprendre le visiteur par leur diversité. André Le Nôtre créa la plupart, mais quelques-uns furent modifiés par Jules Hardouin-Mansart. Cependant, en raison de leur entretien coûteux et difficile, beaucoup se détériorèrent rapidement et disparurent dès le XVIIIe siècle. Un des plus célèbres, le Labyrinthe, fut détruit lors de la replantation des jardins en 1775-1776. D’autres comme les Bains d’Apollon furent transformés dans le goût anglo-chinois très en vogue sous le règne de Louis XVI et Marie-Antoinette.
À mi-chemin du Tapis vert, en tournant à gauche dans l’allée de l’Hiver on arrive au bassin de Saturne.
Au risque de me répéter il n’est pas possible de tout voir. Versailles compte plus de 30 bassins plus ou moins célèbres, qui comportent chacun des jets d'eaux et participent au même titre que les 50 fontaines du jardin au magnifique spectacle des grandes eaux musicales de Versailles alimentées par 45 kilomètres de canalisation et dont voici un aperçu :L'extrait est bref mais il permet de se rendre compte de l'ambiance. Nous entendons le Te Deum Laudanus, FCB.001 : IV. Sanctus Dominus Deus Sabaoth. Toutes les musiques des Grandes eaux sont d'ailleurs rassemblées dans un CD.