À qui la faute (Úti)
Auteur : Ragnar Jónasson
Traduit de l’islandais par Jean-Christophe Salaün
Éditions : La Martinière (20 Janvier 203)
ISBN : 979-1040110637
338 pages
Quatrième de couverture
Quatre amis d’enfance.
Une randonnée au cœur de ce que l’Islande a de plus sauvage.
Un huis-clos d’où surgissent trahisons et secrets.
Réussiront-ils tous à survivre à cette nuit ?
Mon avis
Quatre amis se retrouvent pour une randonnée et une chasse aux perdrix. Plus ou moins motivés, ils viennent malgré tout, le temps d’un week-end dans la montagne islandaise, sans doute parce qu’ils ont de bons souvenirs ensemble. Il y a Danìel qui a quitté le pays et est devenu comédien à Londres. Helena, ingénieure et son frère Àrmann, guide qui a organisé cette sortie et fondé une agence de voyage. Le dernier, Gunnlaugur, est avocat. Lorsqu’ils se rencontrent, pour les grandes occasions, il y a beaucoup d’alcool et cela simplifie les relations, faisant oublier les défauts des uns et des autres et surtout cela masque le fait qu’ils ne se disent pas tout. Ont-ils aussi bien réussi dans la vie qu’ils le font croire aux autres ? Tout ne serait-il qu’apparence ?
La neige s’invite au cours de la marche et on sent très vite que Danìel en a plus qu’assez. Il faut arriver au plus vite au refuge et attendre une météo plus clémente. Mais rien ne se déroule comme prévu et dans ce huis clos, les personnalités se révèlent. Les secrets, les non-dits apparaissent. Les amis sont-ils vraiment ceux qu’on imagine ? Cachent-ils une partie de leur vie, mentent-ils parfois par facilité, omission ou autre ?
La situation se tend et le lecteur sent que l’atmosphère devient électrique, se demandant comment le vent va tourner et quel événement improbable risque d’arriver et de finir de déstabiliser tout le monde….
C’est avec une construction faite de chapitres très courts, alternant les points de vue et les ressentis des différents personnages (exprimés par un narrateur) que nous découvrons petit à petit le but de ce rendez-vous, les événements tus ou transformés par les souvenirs (volontairement ou non).
Le fait d’être enfermés dans un même lieu, coupés de tout et sans réel moyen de communication, incite les quatre camarades à se surveiller, se méfier et crée un climat de suspicion permanent.
L’écriture (merci au traducteur) est vive. En peu de mots, Ragnar Jónasson plante le décor, les scènes, les émotions. Les caractères de chacun se précisent au fil des pages et en lisant, on découvre les faces cachées de chacun, les défaits, les failles dans la cuirasse.
Cette lecture sans temps mort a peut-être quelques côtés prévisibles, voire peu crédibles certaines fois, mais je ne l’ai pas lâchée et j’ai apprécié ce nouveau roman de l’auteur.