Un article de Henry Bonner
Les interventions du gouvernement dans l’économie sont normalement faites pour profiter à une entreprise ou un secteur de l’économie. Mais lorsque les choses ne tournent plus exactement comme prévu et face à une perte de revenus pour les promoteurs de projets, le gouvernement évoque alors des mesures au profit des émissions de crédit.
C’est ainsi que le ministre de l’Économie parle de subventions pour les emprunts et propose aux particuliers d’avoir “des conditions de financement de crédit plus attractives que celles du marché”.
De même, les perturbations à l’économie et la création monétaire depuis les confinements ont entraîné des hausses de prix en magasins et à la consommation en général. Et pour compenser ces hausses, le gouvernement tente des mesures de contrôle de prix… via la pression sur les producteurs. Pour Bruno Le Maire et son équipe, pas de doute : la baisse des coûts pour le blé ou d’autres aliments de base doit mener à une chute des prix des produits, pensent-ils.
Pourtant, ni la presse ni les dirigeants ne voient de lien entre la hausse des prix et les émissions record de dette – 270 milliards d’euros cette année, puis 285 milliards d’euros l’année prochaine – qui s’ajoutent à des années de déficits record.
En fait, pour les dirigeants, ces hausses de prix proviennent non de l’injection d’argent sans lendemain via les déficits – et le laxisme de la Banque centrale – mais tout simplement du manque de solidarité des entreprises. Sans surprise, la presse rejoint ces accusations envers les entreprises.
Le gouvernement n’a “pas de choix”, affirment les journaux :
“Il y a eu trop de rigidité de la part des industriels au cours des derniers mois et pas de baisse de tarif pour les consommateurs” explique un représentant du gouvernement au journal Capital. De son côté, Le Monde reprend le refrain :
“Bercy, qui, depuis des mois, tente en vain d’obtenir des industriels et des distributeurs qu’ils renégocient leurs tarifs à la baisse, est contraint de passer par la loi.”
La stratégie des dirigeants, contre les hausses de prix, revient à mettre des coups de pression sur les entreprises. Mais dans le même temps, ils enquillent les déficits et les distributions d’argent gratuit des autres. Même le président évoque une aide à l’achat de carburant. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, parle de subventions aux crédits pour l’achat de logements.
Alors certes, les marges des producteurs peuvent baisser encore un peu, en réaction aux menaces des autorités. Néanmoins, sur la durée, le coût des biens en magasin tend à suivre l’évolution des prix dans le reste de l’économie.
Avec des prix plus élevés pour les aliments, les services, les emballages et les transports, les prix en magasin grimpent, avec ou sans sacrifices de marges de la part des entreprises.
Les autorités ont en revanche des objectifs sur les prix, placés avec d’ailleurs la même décontraction que leurs objectifs en écologie.
Les Echos présentent l’un des créateurs – âgé de 39 ans – du “Plan de l’écologie” et nous en rapporte ses qualifications : des études d’ingénieur aux Mines, prépa à Ginette, et une carrière de consultant au gouvernement ou de membre de cabinet (chez Ségolène Royal).
Il a confiance, rapporte le journal, dans le pouvoir des formules Excel afin d’imposer un changement de mode de vie à une population de 68 millions de personnes.
Selon le journal, “un travail très important a été fait en coulisse ces derniers mois par le secrétariat à la planification écologique. La France dispose désormais de critères précis à atteindre dans chaque secteur (transports, bâtiment, agriculture…) pour atteindre ses objectifs de réduction d’émissions de CO2.”
Voilà, c’est carré, c’est propre, ça rentre bien dans les petites cellules d’un tableur. Tout est calculé : les dirigeants ont leurs plans pour les prix en magasin, le nombre de bornes de recharge, le rythme des rénovations et le nombre de grains de sel dans la baguette.
Mais malgré tout, chacun de ces projets entraîne plus de déficits, de subventions, d’émissions de dette et provoque – c’est ballot – des prix plus élevés et la stagnation voire le recul de la prospérité dans le pays…
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