Un homme âgé vit isolé dans la montagne à quelque distance d’un village en Calabre. Quand le film commence, son chien meurt. Il lui reste des poules et un coq. Les jeunes gens qui viennent l’aider à enterrer le chien oublient sur place un téléphone portable et une photo pornographique, qui resteront pendant presque tout le film sur sa table. Le téléphone sonnera à n’importe quelle heure ne laissant plus de repos au vieillard. Pendant ce temps, une jeune femme se rendra à vélo au supermarché où, probablement, elle travaille et sera, sur le chemin du retour, un objet sexuel pour les hommes du village qui l’emmèneront dans leur voiture.
Les animaux sont très présents dans ce film : chiens, papillons, chats, chèvres, âne, poules et coq, et, par leurs chants, d’autres oiseaux.
La mort, qui s’installe dès le début sous nos yeux, est d’abord celle d’une région dont la vie semble avoir été désertée. Il faut, sur le supermarché, l’indication « supermercato » et sur le mur les mots « Il muro », comme si le nom des choses lui-même risquait de disparaître. La mort, c’est aussi les boutiques qui ferment, les murs encore marqués de vieilles inscriptions ou en état de délabrement nous laissant parfois dans l’ignorance de l’époque. Il n’y a presque pas de paroles, devenues inutiles dans un endroit où les relations sont perverties. Où l’idée même du don est inconcevable, où le don est une forme d’opposition à ce monde.
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