Fille de Tunis mêlé l’intime et l’histoire, se découvrir soi à travers le destin d’une autre qui vous colle à la peau. Celui de sa grand-mère Arlette, la flamboyante, la belle et rebelle Arlette. De son enfance à Tunis, ses fugues, à la vie pendant la colonisation puis l’exil à Marseille.
Son destin bascule, son envie de vivre, de profiter et son amour pour le jeu. Sauveur qui tombe fol amoureux, le repère , le socle. Jojo le Corse toujours présent, qui fait se sentir vivante Arlette. De la chaleur de Tunis à Marseille, l’auteure fouille la vie de sa grand-mère pour la faire renaitre, la comprendre ,vider les placards de sa mémoire, faire ressurgir aussi les ombres de sa grand-mère et ses addictions. Elle mène l'enquête à la fois pour la comprendre, mais aussi mieux comprendre ses fêlures, les silences de sa famille.Elle montre les ravages que cela a causés chez sa mère Rosie et sa tante Lola, comment elles ont un rapport ambigu avec leur mère même par delà la mort .
Trio de femme unie autour d’Arlette, l'auteure fait une déclaration d’amour à sa grand-mère, facilite la réconciliation avec l’histoire familiale, elle tente de réparer la déchirure de l’exil.
Se réconcilier avec ses ombres, renaitre par l’écriture, écrire un roman pour mieux comprendre et se comprendre, pour décoller le passé et vivre. Une fois de plus, l’auteure questionne l’intime, la famille, les traumatismes, la maternité. Elle le fait sans voyeurisme, elle arrive à nous faire apprécier sa famille, à faire exister Arlette au fil des pages.
J'ai apprécié la tendresse qui se dégage du texte, la finesse de l'écriture. Ces portraits de femme qui font ce qu'elles peuvent pour s'en sortir. J'ai été une fois de plus comme dans ses précédents romans, happé par son écriture et l'histoire. Rendre l'intime universel c'est la force un peu magique de l'écriture de l'auteure tout en questionnant notre temps.
Elle montre comment l’histoire percute des destins, l’auto-destruction. Elle fait revivre Tunis, Marseille et nous dévoile l’envers de l’écriture du roman. J’ai aimé la passion, la folie, l’amour et la mélancolie qui se détachent du récit, de suivre l’enquête sur Arlette et d’en apprendre plus sur elle que j’avais croisé comme Rosie et Lola dans le récit nous étions une histoire.
J’ai été touché par cette quête vitale, effrénée pour se réconcilier avec soi, avec sa lignée. Donc découvrez la fille de Tunis comme moi vous allez tomber sous son charme et n'oublierez pas Arlette, Rosie, Olivia.