VilleVermine, T3 : Le tombeau du géant

Par Belzaran

Titre : VilleVermine, T3 : Le tombeau du géant
Scénariste : Julien Lambert
Dessinateur : Julien Lambert
Parution : Janvier 2022


Le diptyque de « VilleVermine » était si enthousiasmant qu’il aurait été dommage qu’il reste sans suite. Heureusement, Julien Lambert s’est attelé à la tâche et nous livre un one-shot intitulé « Le tombeau du géant » qui nous permettra de retrouver notre héros Jacques et sa ville décrépie qu’est VilleVermine. Le tout pèse 86 pages et est publié chez Sarbacane.

Une histoire jamais lue.

Il y a cinquante ans, un géant terrorisa la ville. Pourchassé, il fut abattu. Depuis, chaque année, la fête du géant commémore sa mort. La responsable de cet événement cherche à retrouver le Fendeur, l’âme qui fracassa le crâne du géant. Qui de mieux que Jacques pour accomplir cette tâche, lui qui sait parler aux objets ?

Si le premier diptyque mettait à l’honneur les bestioles et autres insectes, celui-ci se passe dans les égouts. Là encore, Julien Lambert décide de montrer une ville en déshérence, sale. Car c’est toute une société qu’il découvre dans les bas-fonds ainsi que, de façon surprenante, un géant…

Dans ce tome 3, Julien Lambert exploite davantage le pouvoir de son héros. Auparavant, les objets l’aidaient, lui parlaient… Cette foi, le Fendeur a une influence directe sur lui. Sa personnalité est développée. Il n’est pas un simple objet, il est pétri d’orgueil et de soif de sang. Cette caractéristique rend la lecture d’autant plus intéressante.

« VilleVermine » reprend le cocktail des tomes précédents : polar et action. Si les scènes de baston sont bien présentes, elles ne mettent en aucun cas de côté l’aspect enquête. Cette dernière se révèle passionnante et surprenante, avec de vraies révélations originales. Une grande réussite ! Si la première histoire nous montrait une histoire plus « classique » de savant fou, ici, c’est du jamais lu.

Le dessin est toujours au diapason de l’histoire. À la fois original, reconnaissable, simple et riche, le trait de Julien Lambert fait des ravages. Il n’y a aucune économie : les décors sont toujours détaillés, sans jamais gêner la lecture. On pourra signaler que contrairement à la tendance actuelle, l’auteur charge ses pages de cases, petites, ce qui nous permet d’avoir une histoire dense et riche en 86 pages là où la plupart des dessinateurs actuels auraient fait deux tomes de 150 pages. Merci à lui d’avoir pensé à nos bibliothèques surchargées.

Cette nouvelle histoire de « VilleVermine » est une grande réussite. On y retrouve les ingrédients de diptyque sublimés par une histoire originale et la personnalité du Fendeur. Alors, vite : une suite !