Le Président de la République a annoncé ce jour que l’Etat débloquait 700M€ pour la réalisation de 13 RER, quand… le coût des investissements nécessaires se situe entre 15 et 20 milliards d’euros, selon des études du Conseil d'orientation des infrastructures (https://www.senat.fr/rap/r22-830/r22-830_mono.html#toc31).
La Réaction de Christophe FERRARI, Président de Grenoble Alpes Métropole
A titre de comparaison, 700M€, c’est le montant évalué pour doubler les voies entre Moirans et Grenoble et ainsi stopper les nombreux retards auxquels font face les usagers des liaisons ferroviaires entre Grenoble, Lyon, Paris, les Alpes du Nord et du Sud, Valence et le sud de la France. 20% environ des trains qui y circulent sont en retard. Ces dernières années, on comptabilise plus de 10 trains supprimés chaque semaine sur cette section.
Ainsi, ce qui est pompeusement annoncé comme une mesure de planification écologique, représentera donc en moyenne de l’ordre de 53M€ d’aide de l’Etat par projet. De quoi payer les études nécessaires grosso modo, pas les travaux.
C’est édifiant, consternant, désespérant et, malheureusement, dans la continuité de nombreuses années d’incurie pour le ferroviaire, d’absence d’ambition, de vision, de planification de notre pays, et, par la même d’absence de réflexion pour son financement. Nous sommes le dernier pays de l’Europe en termes d’investissement par habitant pour les infrastructures ferroviaires, et, force est de constater, à regrets, que ce ne n’est manifestement pas prêt de changer : 46€/hab. d’investissement de l’Etat en France sur les infrastructures ferroviaires, contre 607 au Luxembourg, 450 en Suisse, 346€ en Norvège, 319€ en Autriche, 245€ en Suède, 187 € Outre-Manche, 171 en République Tchèque, 143 au Pays-Bas, 135 au Danemark, 126 en Belgique, 115 en Italie, 114 en Allemagne, 67 en Espagne
C’est édifiant, consternant, désespérant au regard des enjeux environnementaux, sanitaires, économiques, d’emplois, d’aménagement du territoire, de connexion entre les territoires ruraux, périurbains et urbains et de leur avenir.
C’est édifiant, consternant, désespérant, a fortiori concernant un domaine régalien, pour lesquels nos territoires s’engagent massivement, y compris financièrement, pour impulser et accélérer les projets, à l’image du RER de l’aire grenobloise… dont le coût, évalué en 2019, est de l’ordre d’un milliard d’euros.
A ce rythme, ce sont des décennies, pour ne pas dire des siècles, qu’il faudra pour réaliser des RER. Malgré la meilleure volonté que nous pouvons avoir en la matière localement, en attestent encore les premiers échanges que nous avons eu durant l’été avec l’Etat concernant le volet mobilité du Contrat de Plan Etat Région, où nous avons proposé que nos trois intercommunalités, le SMMAG, investissent encore et de manière renforcée, en l’occurrence plus de 40 millions d’euros pour les études et les premiers travaux liés au RER, dans le cadre d’un programme de travaux et un calendrier beaucoup plus ambitieux que la proposition qui nous est faite par l’Etat.
Nous appelons le Président de la République, le Gouvernement, et les Parlementaires à un sursaut ferroviaire pour créer la fiabilité nécessaire et le choc de l’offre que les usagers, les citoyens, les acteurs économiques, universitaires, culturels, sportifs, etc. appellent de leurs vœux, tout particulièrement sur notre territoire !
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avec Sylvain LAVAL, Président du Syndicat Mixte des Mobilités de l’Agglomération Grenobloise, Henri BAILE, Président de la Communauté de Communes le Grésivaudan, Bruno CATTIN, Président de la Communauté d’Agglomération du Pays Voironnais
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