The Good Mother // De Miles Joris-Peyrafitte. Avec Hilary Swank, Jack Reynor et Olivia Cooke.
Avant toute chose, Hilary Swank est vraiment à l'aise dans ce genre de rôles. Ici celui d'une mère qui a tout perdu (son mari dans la maladie, son fils dans l'addiction, elle dans l'alcool). Elle tire d'ailleurs le film vers le haut alors que finalement The Good Mother manque d'idées pour entretenir son récit. The Good Mother se déroule donc sur fond de crise des opiacés aux Etats-Unis alors qu'une mère perd son fils, tué par balle dans la rue. Ce dernier était accro au Fentanyl à cause d'une addiction aux anti-douleurs crées par une blessure quand il était jeune sportif lycéen. Miles Joris-Peyrafitte (Gaslight, Dreamland) ne propose pas grand chose de neuf dans sa mise en scène et se contente de poser sa caméra comme un bon petit film de dimanche après-midi pluvieux. Je m'attendais tout de même à ce que The Good Mother soit un peu plus touchant, plus palpitant mais après une très très longue exposition, le récit a alors du mal à réellement décoller.
Après le meurtre de son fils, une journaliste s'allie avec la petite amie enceinte de ce dernier pour traquer les responsables de sa mort.
Si seulement la mise en scène classique était le seul défaut de The Good Mother... Le film souffre aussi d'une histoire bien trop prévisible. Le twist final, on l'a déjà vu venir des minutes en avance car il n'y a rien de neuf par rapport à d'autres films du même genre. Avec peu de personnages à l'écran, il était facile de voir venir la fin. Le film est pertinent dans le monde actuel alors que la crise des opiacés tue les enfants de nombreuses familles depuis des années aux Etats-Unis. Le deuil qu'une mère fait de son fils et la difficulté de cette dernière à se remettre tout de ce qu'elle a perdu fonctionne mais Miles Joris-Peyrafitte ne parvient pas à créer avec sa mise en scène quelque chose de neuf, quelque chose d'immersif. On se contente donc du thriller du dimanche soir. Le réalisateur appuie son réalisme à sa sauce sans parvenir à faire quelque chose de particulièrement surprenant non plus.
Hilary Swank est parfaite dans le rôle de la mère endeuillée qui a du mal à remonter la pente mais The Good Mother ne vaut pas grand chose de plus. Le film prend trop de temps pour s'installer inutilement. On écume les bars et les whiskys avec notre mère esseulée sans que cela ne soit vraiment pertinent pour le film. Je veux bien que The Good Mother appuie sur le deuil d'une mère mais pas besoin de délivrer autant de scènes du genre. Olivia Cooke de son côté est elle aussi touchante et attachante mais son personnage, assez mal fagoté, a du mal à faire décoller le récit lui aussi. On est donc placés dans une salle d'attente, en attendant que le scénario veuille bien avancer le récit pour nous faire ses révélations au fur et à mesure. J'aurais peut-être aimé quelque chose de plus surprenant (et encore, il aurait fallu plus de personnages pour entretenir le mystère) comme ce qu'a pu faire Mare of Eastown avec Kate Winslet ou encore The Killing avec Mireille Enos. Ce côté héroïne sans maquillage qui porte le poids du monde sur ses épaules.
Note : 4/10. En bref, Hilary Swank et Olivia Cooke tentent de sauver ce thriller prévisible. En vain.
Prochainement en France