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Les filles comme nous – Daphne Palasi Andreades

Publié le 25 septembre 2023 par The Cosmic Sam @thecosmicsam

Vous êtes à la recherche d’un petit OVNI littéraire et d’un texte poétique ?

Alors « Les filles comme nous » de Daphne Palasi Andreades est fait pour vous.

Récemment paru au sein du catalogue Les Escales, j’avais hâte de le découvrir car le sujet abordé m’intéressait beaucoup : la vie de femmes issues de la minorité aux Etats-Unis, une quête d’identité au cœur d’un monde en transition et de villes en effervescence.

Le livre : « Les filles comme nous » (ici)

Les filles comme nous – Daphne Palasi Andreades

Crédit photo : L&T


L’auteure : Daphne Palasi Andreades est une romancière américaine. Diplômée de l’université de Columbia, elle a grandi dans le Queens, au sein d’une famille d’immigrés philippins. « Les Filles comme nous », finaliste du Center for Fiction 2022 First Novel Prize, est son premier roman.

Le résumé : « Dans le quartier hétéroclite et vibrant du Queens, à New York, des jeunes femmes tentent de conjuguer leurs origines métissées avec la culture américaine dans laquelle elles ont grandi. C’est ici qu’elles se jurent d’être meilleures amies pour la vie. Débordantes d’énergie, ces filles arpentent New York, chantent Mariah Carey à tue-tête, s’éprennent de garçons désintéressés et brisent des coeurs tout en essayant d’honorer l’image lisse de filles obéissantes que leur imposent leurs mères. Mais en grandissant, un fossé se creuse : là où certaines restent fidèles à leurs racines, d’autres s’évertuent à toucher les étoiles ». 

Mon avis : La lecture m’a, dans un premier temps, désarçonnée mais une fois le cap de la surprise passée, j’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ce texte et je me suis laissée porter par les mots de Daphne Palasi Andreades.

A la façon d’un slam ou d’une chanson, Daphne Palasi Andreades nous immerge dans une communauté au cœur de New York. Les personnages ne sont pas clairement identifiés/identifiables et il n’y a pas de trame narrative à proprement parler. Le texte est plutôt clamé à l’unisson par une multitude de femmes qui se retrouvent dans cette quête identitaire du fait de leur couleur de peau, de leurs origines sociales, de leur prénom et de leur genre.

Issues de la première ou de la deuxième génération d’expatriés, ces fillettes, adolescentes puis, jeunes femmes ont du mal à trouver leur place. Tiraillées entre, d’une part, leurs origines et la culture de leurs ascendants et, d’autre part, le rêve américain tel qu’il est diffusé dans les médias et auquel elles aspirent sans s’y reconnaître.

Si certaines ne désirent qu’une chose : quitter leur quartier pour évoluer dans les hautes sphères de Manhattan, d’autres, à l’inverse, redoutent le changement et s’accrochent à ce qu’elles connaissent. 

Les chemins de ces copines soudées par les souvenirs de l’enfance se séparent alors dans des directions opposées. Pourtant, leurs préoccupations restent les mêmes. Car dans les grandes universités, les sociétés cotées, les places tendances, intégrées à force de volonté, peu sont celles et ceux qui leur ressemblent.

Cette errance identitaire plane dans tous les domaines de leur vie et on se demande si elle prendra fin un jour.

Au fil des chapitres qui défilent en même temps que l’âge de ces femmes accroît, la compréhension de soi et du monde se fait plus facile et, avec elle, une certaine acceptation. 

En tant que femme métisse je me les suis, bien entendu, posé ces questions sans réponse (probablement dans une moindre mesure qu’aux Etats-Unis), alors ce livre a su me trouver même si je ne me suis pas reconnue dans l’ensemble de ces souvenirs d’une vie en communauté.

Par la force d’évocation de ses mots, Daphne Palasi Andreades a réussi le bel exploit de capter le lecteur par un texte en prose, s’éloignant d’un schéma narratif classique. 

Alors, je reconnais que cet ouvrage ne plaira pas à tous, mais il s’agit d’une fenêtre vers un autre que soi, d’une ouverture sur le monde et les autres. Ce texte porte un message universel : « Pourquoi avoir cru que chez soi se résumait à un seul endroit ? Alors qu’exister dans ces corps signifie porter en soi plusieurs mondes ? »

Êtes-vous tentés par la lecture de ce premier roman ?


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