" Le cinéma français se porte mal, le cinéma français est de plus en plus mauvais " : autant de phrases toutes faites qu'on entend à longueur de temps notamment sur les réseaux sociaux et qui nous rendent souvent fous de rage, tant on tend à démontrer chaque semaine la créativité et la diversité du cinéma hexagonal, régulièrement reconnu par les différents festivals internationaux...
Sauf que de temps en temps, vient sur nos écrans des longs métrages français précédés d'une belle réputation et qui pourtant sont loin de nous séduire.
Prenez par exemple "Visions" de Yann Gozlan, sur nos écrans depuis le 5 septembre dernier, vu en avant première quelques jours avant et sur lequel nous n'avions pas encore ( peut être aurions nu continuer à le faire au vu de ce qui vient dans les lignes en dessous) .
On y voit une certaine Estelle, pilote de ligne sur des vols long-courriers, mariée à un chirurgien, Guillaume tomber un jour nez à nez, à l'aéroport de Nice-Côte d'Azur, sur Ana, une photographe avec laquelle elle était en couple il y a plus de 20 ans.
C'est le point de départ d'un vertigineux dédale psychologique et paranoiaque où le spectateur est censé se demander qui manipule qui et quelle est la part de vrai ou de réel dans les images que l'on voit.
Sauf que très vite, ce dernier s'en fout royalement au contraire du réalisateur qui prend très au sérieux une histoire totalement invraisemblable et cousu de fil aussi blanc que la tenue de pilote de ligne d'une Diane Kruger qui a du mal à se sortir d'un rôle aussi mal écrit.
Deux ans après l'énorme succès de "Boite Noire plutôt de bonne facture mais qui ne nous avait pas transcendé non plus ", "Visions" est beaucoup trop hanté par le spectre d’Alfred Hitchcock pour réussir à sortir son récit de twists à la petite semaine et autres relances narratives embrouillées.
Une fois que les pièces du puzzle se rassemblent , Visions accouche vraiment d'une souris.
Nombreux sont les réalisateurs qui se sont frottés aux thrillers hitchcockiens.
Malheureusement, très peu d’entre eux ont trouvé l’équilibre et la consistance du suspense.
Gozlan n'est ni sir Alfred ni Brian de Palma son digne héritier car il ne parvient malheureusement jamais à moderniser le genre ni à le modeler à sa guise.
Ce Visions beaucoup trop axé sur la forme au détriment du fond en devient vite aussi indigeste que maniéré, tape à l'oeil et artificiel.
Un gros ratage , mais promis rien qui n'entache l'image du cinéma français pour les mois à venir !