L’inclusion de l’eSports comme événement médaillé aux Jeux asiatiques de Hangzhou a été saluée comme un jalon, mais sur près de 500 joueurs pour ce qui est censé être une compétition mixte, huit seulement sont des femmes.
Des fans enthousiastes de jeux vidéo se sont rassemblés dimanche dans une nouvelle arène brillante dans la ville chinoise alors que l’eSport faisait ses débuts aux Jeux en tant qu’épreuve médaillée, considérée comme une étape majeure vers le statut olympique.
Mais même si ce sport naissant a fait de grands progrès en termes de reconnaissance officielle, les fans affirment qu’il lui reste encore un long chemin à parcourir en ce qui concerne les femmes.
Un grand nombre de jeunes femmes se sont rendues au premier jour des matches au centre d’e-sport de Hangzhou en Chine, spécialement construit, choisissant des épinglettes souvenirs dans la boutique du stade et posant avec le personnel habillé en personnages du très populaire jeu Arena of Valor.
Leur enthousiasme a rendu encore plus frappant le déséquilibre entre les sexes sur scène.
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Seules deux femmes, l’Ouzbékistan Sabina Ibragimova et la Vietnamienne Nguyen Thi Phuong Yen, devaient jouer dimanche lors des dizaines de matchs officiellement mixtes.
“De nombreuses compétitions sont lancées par des hommes, et ce n’est qu’après une lente expansion qu’elles permettent aux femmes d’y participer”, a déclaré à l’AFP Pan Yuxuan, un passionné de jeux vidéo de 25 ans qui se trouvait parmi les spectateurs.
Elle a déclaré que les femmes sont souvent confrontées à la discrimination de la part des joueurs masculins.
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L’industrie mondiale du jeu vidéo, tout comme la communauté des joueurs, a depuis des années la réputation d’être un « club de garçons ».
La saga « GamerGate » de 2014 impliquant le harcèlement en ligne s’est transformée en un débat féroce sur le sexisme et le racisme dans les jeux vidéo et l’industrie dominée par les hommes qui les fabrique.
Même lorsqu’elles atteignent les premiers rangs de l’eSport, les femmes sont confrontées à des niveaux de compétence inférieurs à ceux des joueurs masculins, comme dans le cas de la star d’Overwatch, Kim “Geguri” Se-yeon.
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Elle a été accusée de tricherie en 2016 par des opposants qui estimaient que ses mouvements étaient trop précis pour pouvoir être effectués sans aide, tout cela parce qu’elle était une femme.
C’est un état d’esprit si répandu qu’il est intériorisé par certaines joueuses malgré le manque de preuves scientifiques. Zhu Lijing, 18 ans, a déclaré à l’AFP qu’elle pensait que “biologiquement, les hommes pourraient être meilleurs que les femmes en termes de réflexes”.
Les femmes représentent 37 % des joueurs en Asie, selon le cabinet d’études de marché du jeu vidéo Niko Partners, avec une proportion pouvant atteindre 48 % en Chine.
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Mais aux Jeux asiatiques, ce ratio est considérablement inférieur.
Chen Shuhong, 22 ans, fan de jeux vidéo de longue date qui a assisté aux matchs de dimanche, a déclaré qu’elle pensait qu’une plus grande représentation lors des événements professionnels pourrait encourager davantage de fans féminines à passer du jeu occasionnel au jeu compétitif.
“Quand il y a de plus en plus de femmes sur scène, les filles voient que leurs compétences en eSports sont en fait assez bonnes… et qu’elles sont de plus en plus nombreuses à devenir des athlètes”, a déclaré Chen à l’AFP.
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Tong, une autre spectatrice âgée de 30 ans, joueuse d’Arena of Valor, a déclaré qu’elle pensait qu’il pourrait y avoir “plus de compétitions d’eSports spécifiquement réservées aux femmes”, comme dans de nombreux autres sports.
Les organisateurs de tournois ont de plus en plus répondu à l’appel à des événements réservés aux femmes ces dernières années, notamment le Championnat asiatique féminin de la Fédération internationale d’esports en Arabie Saoudite cette année.
Outre les compétitions, Pan, passionnée de jeux vidéo, a déclaré qu’elle était encouragée par l’essor du nombre de joueuses en direct, en particulier en Chine.
“Si ces joueuses très impressionnantes font leur promotion, cela aidera les gens à réaliser que les filles peuvent jouer à des jeux — il suffit de leur donner une chance.”
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