Un second opus cette année et, de plus, meilleur que le premier, les Américains de The National chouchoutent leurs fidèles avec le rock éthéré de l’inattendu Laugh Track.
Les quelques moments de faiblesse de First Two Pages Of Frankenstein avaient laissé un arrière-goût d’inachevé, fâcheuse impression que corrige aujourd’hui brillamment ce dixième exercice. Le ton élégant du désespoir, la chaleur et la rondeur des graves, la voix de crooneur de Matt Berninger rayonne d’emblée sur le pop-rock racé d’Alphabet City et de Deep End. La mélancolie divine de Justin Vernon et l’esthétique rock des Américains s’amalgament à merveille sur la pop lumineuse de Weird Goodbyes. Avec un gimmick sublimement irrésistible, le quintette de l’Ohio injecte ensuite une petite dose de groove dans la pop addictive de Turn Off The House. Les vocalises graciles de la folkeuse californienne Phoebe Bridgers sont cette fois encore de la partie sur la pop langoureuse de l’éponyme Laugh Track. Cet album enregistré dans les conditions du live survole les cimes de l’excellence jusqu’aux dernières notes de l’enjoué et nonchalant Smoke Detector.
Que les The National ne se privent surtout pas de ce genre de surprise ! Les harmonies célestes de Laugh Track se positionnent déjà très haut dans la discographie du combo de Cincinnati.
(8,5)
De qui parle-t-on ? :
Groupe américain, actif depuis 1999, composé de Matt Berninger et de deux duos de frangins, Bryce et Aaron Dessner et Bryan et Scott Devendorf.
De quoi parle-t-on ? :
Le pop-rock habituel du combo, peut-être parce qu’il est enregistré dans l’urgence du live, est ici plus intense que sur First Two Pages Of Frankenstein.
Rythme :
- Je me suis endormi
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je danse
La seconde partie de l’album, plus langoureuse, contrebalance les envolées rythmiques des premiers morceaux.
Accessibilité :
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Pas de révolution cette fois encore, la magnificence harmonique est toujours inscrite dans la feuille de route des Américains.
Audience :
- J’ai du succès avec mes goûts musicaux
- Peut-être écouté sans déranger personne
- Tout le monde s’enfuit lorsque je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
L’esthétique harmonique des Américains laisse rarement le public indifférent.