Quatrième de couverture :
« Dans quelles circonstances est mort Pablo Neruda ? Je vais vous détailler les recherches menées depuis 2013 par les plus prestigieux laboratoires du monde afin d’élucider les causes du décès du Nobel de littérature. Cette enquête nous emmènera au Canada, en Espagne, mais aussi en France, où Pablo Neruda a vécu. »
Dimanche 23 septembre 1973, douze jours après le coup d’État d’Augusto Pinochet, tout est prêt. Pablo Neruda, militant communiste farouchement opposé à la junte militaire, est sur le point de quitter le pays. Fuir, loin de cette nouvelle réalité chilienne, celle d’un régime qui tue ses adversaires. Bien que souffrant d’un cancer de la prostate, il peut encore voyager. Pourtant, saisi d’une vive douleur, il meurt dans la chambre 406 de la clinique Santa María à Santiago du Chili, le 23 septembre 1973. Que s’est-il passé ? Quelle est la cause de son décès ? A-t-il été assassiné ?
Ce récit haletant et inédit au plus près de la vérité, fruit de dix années de travail, offre une plongée dans les coulisses de l’enquête sur la mort de Pablo Neruda et le Chili des années 1970. Un livre puissant sur un pays en quête de justice qui continue de chercher ses disparus de la dictature.
Dans l’idée du billet poétique sur Pablo Neruda, mes yeux ont été attirés par ce livre en librairie. Je l’avoue, je ne connaissais pas la polémique et les actions judiciaires autour de la mort du poète le 23 septembre 1973, il y a exactement cinquante ans. Est-il mort de son cancer, comme indiqué sur le certificat de décès ? A-t-il été assassiné par empoisonnement, comme l’a toujours soutenu son chauffeur et collaborateur Manuel Araya ? Comment expliquer son agitation dans la chambre 406 de la clinique Santa Maria d’où il était censé être exfiltré pour partir en exil et potentiellement devenir le chef de l’opposition à Pinochet ?
Cette lecture a pour intérêt de rappeler les heures sombres du Chili, le coup d’état du 11 septembre 1973, la politique de terreur menée par le gouvernement de Pinochet, les tortures, les disparus, le rôle de la CIA et des anciens nazis, et puis la sortie progressive de la dictature et les ombres qui hantent encore le pays dans les multiples actions judiciaires encore en cours pour retracer le parcours des disparus ou condamner les tortionnaires survivants. Après de multiples devoirs de justice, on attend le jugement qui dira si oui ou non, Neruda a été assassiné. Il faut avouer que le doute plane toujours, que de nombreuses questions (par exemple sur l’origine du poison) resteront sans doute sans réponse et que l’une ou l’autre hypothèse peut tenir.
Je me souviens du film Missing de Costa-Gavras (1982), avec John Shea, Sissi Spacek et Jack Lemmon, qui raconte la disparition du journaliste américain Charlie Horman. J’avais à peine 20 ans à la sortie du film, il m’a fait connaître le coup d’Etat et les horribles exactions envers les opposants de tous milieux. Ce film m’avait beaucoup marquée à l’époque.
Gros bémol par rapport à ce livre sans doute édité très rapidement puisque la journaliste Laurie Fachaux-Cygan cite des actions datant de juin 2023 : le style est assez plat et le texte est truffé d’erreurs de français perturbantes. C’est dommage pour Pablo Neruda, prix Nobel de littérature.
Laurie FACHAUX-CYGAN, Chambre 406 L’affaire Pablo Neruda, Editions de l’Atelier, 2023
Un podcast émouvant de Sandro Calderon Arenas sur Auvio (la plateforme de streaming de la RTBF). Le journaliste d’origine chilienne avait deux ans en 1973, ses parents sont arrivés en Belgique en 1979 après avoir pris le chemin de l’exil et être d’abord passés par l’Argentine. Ils sont restés en Belgique, qui a accueilli de nombreux réfugiés de la dictature.