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Critique d'album : Obaké : ARMAN MÉLIÈS l'enchanteur se réinvente encore

Par Filou49 @blog_bazart
vendredi 15 septembre

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On se souvient de Laurel Canyon le précédent album d'Arman Melies dédié à la musique acoustique et aux grands espaces américains. 

En cette rentrée de 2023 ,l’auteur-compositeur-interprète revient avec un double opus Obaké aux couleurs bien plus electro. 

Arman Méliès change de cap et  se réinvente en compositeur électronique et brasse dans un double album maximaliste aux textures synthétiques et à l’écriture cinématographique.

Durant plus d’une heure et demie, on y croise des fantômes japonais, les spectres d’Ennio Morricone et de Christophe, et le souvenir de ses propres parents, disparus il y a 25 ans. En japonais, “obake” signifie esprits, et les apparitions ici, sont en toute logique omniprésentes. À commencer par celles des vivants.   

Ce double album, Arman Méliès le présente comme un « disque monde », à la fois plein de mélancolie mais aussi une ode à la vie, et une méditation sur les absents et leur héritage. Le disque, dont la ligne directrice reste la mort, le deuil, et la perte de l'autre ou des illusions, a été enregistré seul, mais Arman a ensuite bousculé ses habitudes en invitant un parterre éclectique de musiciennes et de musiciens.

Arman Méliès nous plonge dans une atmosphère des plus  cinématographique et envoutante avec notamment avec ces longs passages instrumentaux qui entrecoupent les chansons. 

Ce double album, incandescent et envoutant à souhait, est vraiment du plus bel effet.

Critique d'album : Obaké : ARMAN MÉLIÈS l'enchanteur se réinvente encore

Au fil de cet album, on croise l’artiste suédoise Fredrika Stahl, qui enlumine de son chant si particulier l’aérien “Haunted” et ses mélodies spectrales. Jonathan Morali, la voix de Syd Matters (pour l’occasion accompagné aux chœurs de Pauline Denize), s’invite sur “Neon Demon”, pour une pièce de près de 7 minutes à la fois dansante et introspective. 

Quant à Abd Al Malik et son timbre inimitable, il  enchante “Les Mondes Périphériques”, autre titre fleuve où l'électro vient  allégrement titiller les rives du jazz.

Qui du sol s’envole
Vers le bleu roi du ciel
Au-dessus de la gorge, 
Au-dessus de la gorge
Qui du rêve s’arrache
Se croit pousser des ailes 
Tiens ferme ta couronne
Bien ferme ta couronne
Qui lentement décolle
Du ventre du royaume 

Extrait le Royaume 

Un opus fleuve sous forme de double disque qui peut sembler anachronique aujourd’hui à l’heure de la musique dématérialisée. Mais son auteur explique que « Ces chansons ont besoin de temps et d’attention pour se déployer, et trouver leur place ».  

Assurément, Obaké est un  album complexe, il faut prendre le temps, le réecouter pour le comprendre, mais une chose est sur au bout du chemin il y a   beaucoup de beauté dans cette complexité. 

Les fantômes ne sont pas toujours là où l’on croit.

Et puis bien entendu, outre ces invités, il y a les autres. Les absents, les revenants. Ces Obake qui peuple et émerveille l'auditeur de ce très bel album à écouter des aujourd'hui .

ARMAN MÉLIÈS

“OBAKÉ”

15 septembre 2023.

 NB  : Arman Méliès sera en concert le 6 décembre 2023 au Point Éphémère à Paris avec ses invités et  en tournée en France, avec dès le 13 octobre un concert à Lyon à la salle des Rancy. 


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