Un corps a été retrouvé en pleine ville dans la rivière Parma : suicide du haut d’un pont ou homicide ? Plus loin sur la grève, on découvre une camionnette criblée de balles dans laquelle sont retrouvées des traces de la victime. Si le cadavre a descendu la rivière, il faut remonter loin en amont pour retrouver les indices, alors que la tempête de neige fait rage. Soneri va s’immerger dans ce rude village très pauvre, isolé … mais il y sera rejoint bientôt par sa bonne amie, l’avocate un peu collante Angela … et harcelé par sa hiérarchie qui veut des résultats rapides.
Installé dans l’unique auberge (mais où la cuisine est bonne ...), le commissaire va tenter de faire parler les rares habitants de cette commune sinistrée : la région est dominée par un capitaine d’industrie qui emploie un peu tout le monde. Il a un projet faramineux de piste de ski. Bien entendu, des écolos plus ou moins regroupés en communauté s’y opposent, mais l’homme a de puissants soutiens en ville, à la région et même au sein de l’Eglise pour faire muter le curé du village qui les encourage.
Chasseurs bruyants en 4X4, chiens excités, sangliers courant parmi les forêts profondes … il ne manque plus que les étrangers – cette fois, ce sont des Marocains – pour corser le tableau. Ici, ce n’est pas la Sicile, mais l’omerta règne, et les trafics millénaires qui jadis convoyaient le sel depuis La Spezia à travers des cols des Apennins pour venir approvisionner les grandes métropoles du nord de l’Italie continuent avec d’autres substances.
Une affaire complexe qui évoque bien des problématiques contemporaines, avec un personnage central très attachant, plein de nuances philosophiques. Je vais continuer à explorer l'oeuvre de Valerio Valeri.
La main de Dieu, polar de Valerio Varesi, traduit de l’italien par Florence Rigollet, édition Agullo (Points policier), 333 p., 8,50€