Sur un mur blanc, un mouvement, un envol, une envergure et des bras qui se referment et s'ouvrent. Des plumes dessinées trait après trait une à une et assemblées en volumes. Soulevées comme par un souffle. Entre lesquelles tombent des gouttes de lumière épousant leurs formes, leur structure sans altérer leur légèreté.
Telle est, dans l'exposition en cours au Centre d'art contemporain La Traverse à Alfortville (94), La pluie de plumes de Laurence Gossart.
Et je pense au poème d'Arthur Rimbaud, Ophélie, dont j'ai lu quelques vers dans le livre de Chloé Delaume, Pauvre folle, et j'y trouve ce quatrain :
Les nénuphars froissés soupirent autour d’elle;
Elle éveille parfois, dans un aune qui dort,
Quelque nid, d’où s’échappe un petit frisson d’aile :
– Un chant mystérieux tombe des astres d’or.