Tout le monde, à tout âge, est, ou devrait être, en Besoin de lumière. Après le succès inattendu de Ceux qui rient sont ceux qui savent, Michel Moret remet l'ouvrage sur le métier.
À l'aide de douze textes courts, il donne un éclairage sur ce besoin, en ayant recours à la fiction. Dans le préambule du livre, il explique pourquoi il emprunte cette voie d'auteur:
[La littérature] est l'une des choses les plus importantes de la vie puisqu'elle permet de se rapprocher du réel absolu.
Dans Lumière de l'homme, Armando réalise qu'il a plus de temps libre que ses ancêtres, mais qu'en fait-il? Sait-il ce qui est bon pour lui? Si oui, il fera quelque chose de sa vie.
Dans Le Temps des roses, le narrateur se promène avec Samantha. Il est victime de la jalousie de la femme de l'ex de son amoureuse et conclut: Il n'y a pas de roses sans épines...
Dans Femmes lumière, le narrateur évoque avec son ami Adrien, les femmes qui ont embelli leur vie et les ruptures qui, au fond d'eux, leur ont infligé une blessure secrète:
Une blessure qui nous humanise et qui nous rappelle que nous aussi, nous avons infligé des blessures à autrui.
Dans Fleurs de lupanar, Julien devenu veuf y fait son deuil par des échanges répétés avec Carla. Un jour, il lui offre des fleurs, mais, du coup, leur affaire se termine sans mot dire.
Dans Liaison délicate, la narratrice écrit à son amant, qui est son Cher abbé, pour lui dire qu'elle a transgressé tous les codes de la morale pour l'aimer avec ardeur et le confesser...
Dans Tous feux éteints, le narrateur parle de ruptures où les histoires d'amour sont comparées à des incendies qu'il est bien difficile d'éteindre sans succomber alors à la culpabilité.
Dans La Maison du hasard, Jean n'a pas d'héritier direct: il fait son testament pour qu'après sa mort ses biens soient répartis entre les personnes qui ont jalonné et embelli sa vie.
Dans Insupportable liberté, Yves, divorcé, la cinquantaine, souffre de solitude. Il est libre, mais ne le supporte plus, cherche l'âme soeur après avoir fait son examen de conscience:
Tout est possible dans l'existence, y compris le meilleur.
Dans Les escargots de Pauline, qui s'ébattent dans son jardin, le narrateur compare leur art de vivre et d'aimer à celui de sa maîtresse, lascive et dont la science fait durer le plaisir.
Dans J'irai méditer sur vos tombes, les utilisations de tombe laisse le narrateur rêveur. Il ne s'illusionne pas sur l'au-delà. Avant de prendre congé, il tombe dans les bras de sa Belle:
Quelqu'un a dit que l'amour était plus fort que la mort. Profitons-en.
Dans Pensées crépusculaires, l'auteur ne se montre guère optimiste. Il y fustige ses bêtes noires, mais il dit aussi, en véritable humaniste, que la plus belle chose du monde c'est:
Le rayonnement d'un visage humain.
Tous ces articulets - l'auteur emploie le mot pour désigner l'un des douze - mettent les personnes dans des situations humaines, trop humaines, où l'absence de spirituel leur nuit...
Le Besoin de lumière qu'elles ressentent ne peut être satisfait que grâce à la spiritualité, qu'ils la trouvent ou pas dans une religion de leur choix, ce que l'auteur laisse entrevoir.
Francis Richard
Besoin de lumière, Michel Moret, 80 pages, Editions de l'Aire
Livres précédents:
Le vieil homme et le livre (2021)