C’est en effet de l’amour avec un petit « a » que François Bégaudeau nous parle, celui qui ne se déclare pas et ne déchaîne pas les passions. Celui des Moreau, qui se rencontrent au début des années 1970, presque par hasard et sans véritable idylle, mais qui passeront une cinquantaine d’années côte à côte. Des années qui défilent, faites de routine, événements majoritairement anodins, de petites attentions, rares, mais sincères, de disputes et de compromis, jusqu’au bout, quoiqu’il arrive…
À l’image de cet liaison banale dépourvue de vagues, l’auteur déroule un style sans artifices, sans trop de ponctuations, accompagnant à merveille le vide et l’ennui de ce quotidien dénué d’effervescence. Et pourtant, au milieu de cet amour sans « je t’aime », mais rempli de « je suis là », sans trop de mots, mais avec beaucoup de présence, la magie finit par opérer. De cette banalité émerge finalement quelque chose de beau, mélange de fidélité et de tendresse… de l’amour, certes sans majuscule, mais tout de même émouvant…
L’amour, François Bégaudeau, Verticales, 96 p., 14,50€
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