DU COTÉ DE L'INSTRUCTEUR ÉPISODE 3
UN INSTRUCTEUR AUTHENTIQUE NE ROMPT JAMAIS LE LIEN
A partir du moment où l’instructeur vient à considérer une personne comme quelque peu investie dans le travail proposé, il ou elle se sent jusqu’à un certain point responsable de son cheminement, ce pour un temps indéfini, éventuellement
« jusqu’à ce que la mort les sépare » - si elle les sépare, ce qui reste à vérifier- ou que l’élève lui même rompe le lien, sachant que de son côté l’instructeur de dispose pas de cette possibilité.
Pour l’instructeur, le lien continue de toute façon, en dépit des apparences.
Un instructeur authentique ne rompt jamais un lien avec un élève. Il arrive qu’il soit en surface vaincu par l’acharnement de l’élève à compromettre l’intégrité de ce lien et que l’instructeur s’incline dans le monde des apparences devant l’impossibilité de le poursuivre de manière juste.
Se sentir responsable n’équivaut pas, fort heureusement, à se prendre pour un sauveur, ni à prendre les choses personnellement. Si un élève paraît progresser, ce n’est pas « grâce à l’instructeur », si ce n’est pas le cas ou même s’il s’enfonce dans le mal être, ce n’est pas non plus « à cause de l’instructeur ». L’instructeur fait ce qu’il ou elle je peut, ce qu’il ou elle sent demandé, voilà tout, le résultat n’étant pas entre ses mains.
Une conséquence de cet état de choses est que la dynamique ne s’interrompt jamais complètement.
Un enseignant qui intervient dans le cadre de conférences, séminaires, etc, a bien sûr à gérer ou superviser une certaine logistique pour que les choses se fassent. Mais une fois l’atelier ou séminaire terminé, il ou elle rentre chez lui et se trouve à peu près, qu’on me passe l’expression, hors de portée des participants à qui il a eu à faire, vis à vis desquels il n’a pas d’engagement particulier.
En ce qui concerne un instructeur engagé vis à vis de ses élèves, le travail est plus ou moins continu. Il peut naturellement y avoir divers types de séjours, retraites, journées etc. Mais la fin de chacun de ces moments n’est pas du tout comparable à la fin d’un stage où les participants se quittent pour, sauf exception, ne plus se revoir. Une modalité prend fin, et les uns et les autres sont appelés à se retrouver sous peu d’une manière ou d’une autre, quelques semaines ou parfois même quelques jours plus tard.
L’énergie de transmission ne prend pas de « vacances ».
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