La fibre est de plus en plus présente dans les foyers français mais les déploiements continuent de ralentir dans toutes les zones règlementées, en particulier dans les zones très denses (ZTD). Un constat qui inquiète l’Avicca qui prévoit déjà l’échec du Plan France THD.
L’Arcep a publié vendredi les résultats de son suivi du marché des services fixes à haut et très haut débit à fin juin 2023. Il en ressort un bilan mitigé avec des abonnements en hausse mais un rythme des déploiements qui continue de ralentir..
Au 30 juin 2023, on compte 36,2 millions de locaux raccordables à la fibre optique sur les 43,8 millions de locaux recensés dans l’Hexagone. Cela représente une hausse de 2 points de la couverture fibre, qui passe à 83% du territoire.
Les abonnements progressent fortement
La fibre optique continue de séduire de plus en plus de consommateurs en France. Entre avril et juin 2023, 790 000 locaux ont souscrit à une offre fibre auprès d’un fournisseur d’accès internet (FAI), portant le nombre total d’abonnés fibre à 19,8 millions. Cela représente une hausse de 11 points en un an, et la fibre représente à ce jour 62% des abonnements internet.
En parallèle, le nombre d’abonnements haut débit (ADSL, VDSL…) continue de reculer et s’élève à 9,2 millions d’abonnés au 30 juin 2023 (- 585 000 en trois mois).
Des déploiements toujours au ralenti
Mais si la couverture et les abonnements fibre continuent de progresser, les déploiements eux ralentissent fortement. En trois mois, seuls 870 000 locaux ont été rendus éligibles à la fibre optique. C’est plus qu’au premier trimestre 2023 (840 000 nouveaux locaux éligibles à la fibre) mais moins que l’an dernier.
Sur ces 870 000 nouveaux locaux raccordés, 600 000 habitent une commune concernée par un réseau d’initiative publique (RIP), zone où les collectivités territoriales sont chargés du déploiement de la fibre. Un chiffre qui ralentit par rapport au trimestre précédent mais qui se maintient.
Dans la zone AMEL (Appel à manifestation d’engagements locaux), 90 000 locaux ont été rendus raccordables à la fibre.
En revanche dans les plus grandes villes, les déploiements de la fibre continuent de ralentir. En trois mois, Orange, SFR, Free et Bouygues Telecom ont raccordé moins de 50 000 locaux dans les zones très denses (ZTD) et 130 000 dans les zones d’initiative privée (AMII). Cela représente une baisse de près de moitié par rapport à l’année dernière. Un rythme jugé « très insuffisant » par l’Arcep.
Point sur les engagements AMII
L’Arcep fait également le point sur les engagements pris par Orange et SFR dans le cadre de l’AMII (Appel à manifestation d’intention d’investissement) lancé par le gouvernement il y a plusieurs années.
Au 30 juin 2023, Orange a raccordé près de 89% des locaux des communes dans lesquelles il s’est engagé, tandis que SFR en a raccordé près de 95% dans celles où il s’est engagé, un chiffre qui n’a pas bougé depuis le 31 mars 2023. L’opérateur historique a été mis en demeure par l’Arcep en raison du manquement à son engagement de raccorder les locaux concernés avant fin 2022.
Le Plan France THD voué à l’échec ?
Pour l’Avicca, le 100% fibre d’ici 2025, prévu par le plan France THD du gouvernement, est voué à l’échec en raison du ralentissement constant des déploiements. Ralentissement que l’Association traduit par le manque d’intérêt des opérateurs pour les 106 communes de la zone très dense.
L’Avicca tient toutefois à souligner qu’Orange n’est pas le seul fautif dans l’histoire et que Free, Bouygues Telecom et SFR sont également tenus de raccorder les locaux de ces communes à la fibre, mais seul l’opérateur historique continue de déployer « un tout petit peu ».
Avec ce faible rythme des déploiements, l’Avicca estime que le 100% fibre pourrait avoir un retard de 3 ans et s’atteindre qu’en 2028, soit dans cinq ans.
Or, cette situation ne peut pas durer avec la fermeture prochaine du réseau cuivre. En effet, certains locaux pourraient se retrouver sans connexion internet filaire, posant alors un problème important à terme.
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