Plusieurs célébrités se sont régalées entre les murs du Grand Hôtel de Mayenne. Le client le plus illustre fut sans doute Antoine Blondin qui s'est inspiré du décor (de l'époque) pour écrire "Un singe en hiver", prix Interallié en 1959. Le réalisateur Henri Verneuil l'adapta au cinéma en 1962 avec Jean Gabin, dans le rôle du propriétaire qui s'appelle Le Stella, et Jean-Paul Belmondo, dans celui de l'auteur. Il tourna en Normandie. Inutile donc de chercher la moindre ressemblance avec l'établissement actuel.
Je ne vais pas vanter la beauté de sa façade, et ce n’est pas cette photo que je place en tête de l’article mais la maison a de nombreuses autres qualités. Sa situation en bordure de la rivière, un très vaste parking privé, une décoration intérieure contemporaine et élégante, un personnel digne des grandes maisons, et une cuisine gourmande et de qualité à un prix plus que raisonnable puisqu’on peut, du lundi au vendredi, y déjeuner à moins de 20 € en prenant le menu "bouchon".Vous ne serez pas étonné si je vous dis qu'il était complet le jour de ma venue. Il est donc p
rudent de réserver.Ce menu offre un large choix de plats avec en plus toujours trois suggestions par jour, élaborés à partir de produits frais de saison, et prodigieusement raffinées.En entrée j'aurais pu opter pour la Terrine de campagne maison et sa confiture d’oignon ou une
Aubergine confite et saumon poché, chutney de tomate. Ce fut le
Gaspacho de tomate sorbet concombre.Cette soupe froide est délicieuse, pas du tou acide, relevée d’un trait de balsamique, et parsemée de graines de sésame torréfiées. Le sorbet est presque sucré, apportant un contraste heureux. Le pain croustillant est servi tiède, indispensable pour ne rien perdre de l'assiette.En plat nous avons un Dos de lieu noir, jus au lait coco et citronnelle, ou un
Cœur de rumsteck (VBF) au poivre de Voastsiperifery et encore un
Filet mignon de porc en aigre doux de framboises. J'ai retenu la suggestion du chef, une
Épaule de veau à la moutarde, qui est arrivée comme il se doit sur une assiette brûlante.La composition est montée sur une brunoise de petits légumes fondants, une purée fine de carotte, un morceau de viande ultra-fondante recouverte d'une sauce moutarde. Des pommes de terre rôties au thym complètent le plat dans un jus "glacé" miroir.
Je ne me suis pas laissé tenter par l'option
Salade et fromages. J'ai sans doute eu tort car hormis la tomme d'Entraves de mes petits-déjeuners je n'aurai pas gouté aux fromages mayennais de tout mon séjour. Comme dessert j'ai hésité entre
le Gratin de fraises à la vanille et
l'Abricot caramélisé crème de pistache et crumble pour finalement choisir la suggestion du jour,
Macaron coco, praliné, orange sur un coulis de fruits rouges. C'est frais, fruité, léger.J'ai souligné plus haut la qualité du service. Elle se manifeste par des attentions comme le fait de remplir votre verre d'eau même si vous n'avez commandé qu'une carafe, par le débarassage de la corbeille de pain avant d'apporter le dessert et en passant le ramasse-miettes (il est si rare qu'on "fasse les miettes" dans un restaurant qu'on peut le noter) , vous apporter pour le dessert non seulement une cuillère mais aussi une fourchette, sans que vous ayez à le demander.
Tout était parfait, jusqu'au café qui est plus qu'une simple tasse, servi dans le salon adjacent.
C'est (presque) un café gourmand, avec un choix de sucres, et un mini cannelé tiède.Des plats encore plus raffinés, voire plus gastronomiques encore, sont au menu "terroir"comme le Tataki de thon, jus gingembre citron, aubergine confite ou les Gambas rôties au basilic, sorbet tomate et pesto. Suivent par exemple un Filet de lieu jaune au lait coco et citronnelle ou un Filet de veau au coulis de vins rouge et bais de Timut. Les desserts ne sont pas en reste avec un Gratin de fraises, choux glacé fraise basilic ou un Millefeuille abricot à la pistache glace vanille.
Il me semble aussi que des amuse-bouches sont servis en début de repas et que les fromages sont systématiquement proposés. Toutes mes félicitations au chef Jean-Luc Haudry !
Cela fait maintenant dix ans qu'il a repris cet Hôtel-restaurant avec son épouse Marcia après avoir vendu leur restaurant gastronomique situé à Domfront-en-Champagne, dans la Sarthe. Comme il a eu raison de revenir dans le département où il a suivi sa formation en restauration ,au lycée professionnel Robert-Buron de Laval.
Le Grand Hôtel2, rue Ambroise de Loré53100 Mayenne02.43.00.96.00http://www.grandhotelmayenne.comFermé le samedi midi et dimanche toute l'année, et du samedi soir du 01/11 au 30/04 (sauf en cas de réservation de groupes)Fermé pendant le mois d'août et les vacances de Noël